Une vie dans des pages

dimanche 28 décembre 2014

Mon Top 10 de l'année 2014



Cette année 2014 a été riche en lecture, je vais donc me contenter des 10 livres qui m'ont le plus marquée dans ceux sortis dans l'année ! Sinon la liste serait un peu trop longue ;)

  • La palme d'or revient à Myra Eljundir avec sa trilogie "Kakeb" !



Mon avis sur cette fabuleuse trilogie !



 Puis sans classement par ordre de valeur...
  •  Franck Thilliez avec "Angor"

 
 


  • David Khara avec "Une nuit éternelle"


Mon avis
  • René Manzor avec "Celui dont le nom n'est plus"


Mon avis
  • Fabio Mitchelli avec "La compassion du diable"

 
 

  • Maud Mayeras avec "Reflex"



  • François-Xavier Cerniac avec "Les gardiens de Dieu"

 


  • Pierre Gaulon avec "Noir ego"

 
 

Mon avis chez Laetitia blog Au pouvoir des mots
  • Claire Favan avec "Apnée noire"



  • Ingrid Desjours avec "Tout pour plaire"

 
 

Mon avis



Et une mention spéciale hors liste, parce que ce n'est pourtant pas trop mon genre de lecture habituellement, mais ce fut pourtant un vrai coup de cœur...Je veux parler de "La chambre d'Hannah" de Stéphane Bellat ! Une histoire magnifique...


 


lundi 22 décembre 2014

"La mort des bois" Brigitte Aubert (Editions Points)


 
4ème de couv'
 
Malade, Élise est privée de tout mouvement, de la parole et de la vue. Les jours défilent sans espoir d'aucun contact avec autrui, jusqu'à ce que Virginie, sept ans, s'approche et lui délivre un terrible secret: un tueur d'enfants rôde, elle l'a vu à l'œuvre. Lorsque les médias confirment ses dires, l'incapacité d'Élise à communiquer revêt un tout autre enjeu...
 
Mon avis
 
A la suite d'un attentat, Élise se retrouve clouée dans un fauteuil roulant: tétraplégique, aveugle et muette (rien que ça !). Sa vie, depuis l'accident, est donc d'une monotonie à toute épreuve, jusqu'à sa rencontre, totalement par hasard, avec la petite Virginie. Virginie est une gamine de 7 ans qui semble avoir une imagination débordante... Elle lui raconte des histoires de meurtres de petits garçons, emportés par un assassin qu'elle a surnommé "La mort des bois".
 
Réalité ? Affabulation ? En tout cas Élise entre rapidement dans le cercle de Virginie, au milieu de ses parents et de leurs amis, et sa vie se transforme en un véritable enfer !!! Les meurtres sont bel et bien réels, mais quel est le rôle de la petite Virginie dans tout ça ? Elle va mener, en pensée comme elle ne peut communiquer avec personne, une véritable enquête pour tenter de démasquer le meurtrier...
 
Tour à tour on va soupçonner tous les protagonistes de ce microcosme dans lequel on évolue, échafauder toutes les théories possibles, mais, comme dans tout bon thriller qui se respecte, il est bien évident que la solution n'arrivera qu'à la fin, et qu'elle sera évidemment bien différente de tout ce à quoi on a pu imaginer !
 
L'intrigue est très bonne et bien menée, avec un suspens et une tension grandissante de page en page. L'auteur a une très jolie plume et elle manie un humour (noir) avec brio ! Un exemple ?
 
"L'idéal, ce serait des enterrements sans mort, mais voilà, c'est rare."
 
Angoissant, palpitant, mais aussi poignant car on s'attache à la détresse d'Élise, sans jamais tomber pour autant dans le mélo, parce que le style de Brigitte Aubert ne s'y prête pas !
 
Un thriller psychologique sans aucun temps mort que je ne peux que conseiller. Pas un chef d'œuvre certes, mais un très bon moment de lecture !!!

mardi 16 décembre 2014

"Des pas sous la cendre" Laurent Scalese (Pocket)




4ème de couv'

C'est la plus belle série de braquages parisiens de ces dernières années. Un magot considérable, amassé non sans armes, certes, mais sans violence. La meneuse du groupe, celle que les journaux ont surnommée " La Casseuse du Siècle ", est entourée d'une aura sulfureuse et romantique, qui emporte aussi l'admiration du capitaine Sage Gardella, du 36. C'est même une dangereuse fascination que la suspecte exerce sur le flic. Au point qu'au énième hold-up, qui fait des victimes, la situation dérape et tourne à la guerre entre policiers, criminels et amants maudits – dont il ne pourrait rester qu'un tas de cendres...
 
Mon avis
 
Des braquages à tout va qui sèment la terreur dans Paris...
 
Isabelle, "la casseuse du siècle" (chef de la bande de braqueurs) et Sage, flic du 36, indien par son père...
 
Et voilà ! Tous les ingrédients sont là ! Une enquête policière et une romance que rien ne devrait laisser présager..
 
"Sage songea à son mariage qui ne tenait plus que par un fil, à son job qui ne lui procurait plus guère de plaisir."
 
Un peu léger ? Pas temps que ça ! Je vous rassure ! Parce que Laurent Scalese peut se contenter d'un scénario léger pour faire un roman fort sympathique. Suspens et tension sont présents du début à la fin et les personnages sont extrêmement bien décrits (même si parfois j'ai déploré un côté un peu trop caricatural, un peu de "trop" qui enlève une certaine crédibilité...). L'auteur a cependant voulu surprendre et il a réussi son pari dans le récit !
 
J'avais apprécié sa plume dans "L'ombre de Janus" et ce fut un plaisir de la retrouver. Simple et concis, il sait où il veut nous mener sans que nous, lecteurs, n'ayons la moindre idée de l'endroit où l'on va ! Et ce jusqu'à un final pour le moins surprenant ! Une agréable lecture donc mais une légère déception due (et ce n'est pas la première fois que cela m'arrive) à "l'étiquette" sur la couverture... Non ce n'est pas un thriller mais bel et bien un roman à suspens, un polar. Je trouve dommage que ce mot "thriller" soit apposé si facilement sur certains livres, un mot qui fait vendre ? Dommage car je l'aurais encore plus apprécié sans cette "fausse étiquette"...

lundi 8 décembre 2014

"Monster" Patrick Bauwen (Le livre de poche)




4ème de couv'
 
Paul Becker a ouvert une unité de soins d'urgence en Floride et consacre peu de temps à sa femme et son fils. Une nuit, un policier lui amène un patient blessé, menotté, nu et aux membres anormalement longs et souples. Une fois cet étrange patient soigné, le téléphone qu'il a oublié sonne : Paul répond... c'est la pire erreur de sa vie, qui tourne alors au cauchemar.
 
Mon avis
 
"L'avantage d'avoir tout perdu, c'est qu'on peut aussi tout tenter, non ?"

Une histoire choc...
 
Comment la vie d'un honnête médecin, marié, un enfant, peut-elle basculer dans l'horreur du jour au lendemain ? Simplement en répondant à un coup de fil sur un téléphone qui ne lui appartient même pas...
 
"Monster" est certes l'histoire de la chute libre d'un homme dans l'horreur la plus absolue, un cauchemar sans nom, mais pas que... Il y a aussi en trame de fond un trafic d'enfants et un réseau pédophile, mais je tiens à préciser que jamais l'auteur ne tombe dans le scabreux, rien n'est décrit de façon indécente, tout est simplement suggéré (je le précise pour les personnes qui pourraient être gênées par ce genre d'histoire, moi la première, parce qu'ici rien ne peut ne pas être lu sous peine de choquer ! L'auteur est bien trop subtil pour tomber dans ce genre de travers dérangeant !) 
 
Un style "chic"
 
Patrick Bauwen adopte ici un style un peu particulier, il alterne entre la première et la troisième personne. Certes c'est du déjà vu, et là n'est pas la véritable originalité ! Là où il se démarque du lot c'est quand la narration se fait à la première personne, avec Paul qui s'adresse directement au lecteur, à nous. L'exercice est périlleux et il le réussit avec brio car on se trouve du coup dans la même urgence que celle que vit ce médecin qui perd tout et qui doit faire face à cette nouvelle vie faite de la quête de la vérité ! Il n'a pas le temps de se perdre en conjecture et il nous amène avec lui dans cette course folle contre la montre. Les révélations tombent alors les unes après les autres, telles des météorites que l'on prendrait en plein figure !
 
Les chapitres sont courts, on ne lit plus donc, on court un véritable marathon (pour un pavé de 600 pages la comparaison me paraît adaptée !). Non seulement on veut franchir la ligne d'arrivée pour connaître le fin mot de l'histoire, mais on veut aussi battre son record car ce n'est pas seulement pour notre petit plaisir personnel que l'on veut ce mot de la fin, on le veut aussi et surtout pour Paul, un personnage attachant, sympathique et troublant...
 
Un livre du coup... chic et choc !
 
Chic parce que le style de l'auteur est totalement addictif.

Choc parce que Patrick Bauwen joue avec nous, avec nos nerfs, il nous mène par le bout du nez et nous manipule, et ce pour notre plus grand plaisir ! Et quand je dis qu'il nous manipule, c'est un doux euphémisme ! Parce que jusqu'à la toute dernière ligne de la toute dernière page on n'est pas au bout de nos surprises !!!
 
Si je devais comparer ce livre à quelque chose, ce serait à un tour dans les montagnes russes: quand on pense que ça se calme un peu, eh bien on se trompe, parce que l'instant d'après on retombe dans un précipice enivrant ! Inutile de dire donc que l'on ressort de ce thriller avec la tête à l'envers et l'estomac en vrac !!!
 
Machiavélique. Cauchemardesque. Haletant. Reste plus qu'à faire une (toute) petite pause (histoire de respirer un peu quand même, j'en ai besoin...) et se replonger dans cet univers avec "Les fantômes d'Eden", la suite venant de paraître aux éditions Albin Michel...

lundi 1 décembre 2014

"Le rituel de l'ombre" Giacometti / Ravenne (Pocket)




4ème de couv'

Rome. Une archiviste du Grand Orient est assassinée lors d'une soirée à l'ambassade de France, suivant un rituel qui évoque la mort d'Hiram, fondateur légendaire de la franc-maçonnerie. À Jérusalem, un archéologue en possession d'une énigmatique pierre gravée subit un sort similaire. Le commissaire Antoine Marcas, maître maçon, et son équipière, Jade Zewinski, se trouvent confrontés aux tueurs d'une confrérie nazie occulte, la société Thulé, adversaire ancestrale de la maçonnerie.

Mon avis

Entre franc-maçonnerie et confrérie nazie, c'est un véritable parcours initiatique que dépeignent Eric Giacometti et Jacques Ravenne dans ce récit ésotérique. Pour la profane que je suis cette découverte de rituels secrets a été particulièrement sympa. Je ne connaissais strictement rien à la franc-maçonnerie, je suis légèrement plus éclairée à présent, après avoir "visité" différentes loges et "assisté" à différents rituels maçonniques.

"A la vérité, il n'y avait aucun secret dans la description de ce rite, tous les profanes pouvaient s'acheter en librairie l'un des milliers d'ouvrages recensés sur la maçonnerie et qui décrivaient en long, en large et en travers ce rituel."

Dès les premières pages on entre dans l'Histoire, celle dont on n'aime pas trop se souvenir mais que l'on ne doit jamais oublier: la seconde guerre mondiale et la montée du fascisme (avec même un passage sur Dachau et ses horreurs). Cette page de l'Histoire étant le point de départ d'une machination effrayante.

Ce n'est un secret pour personne que l'ennemi numéro un du régime nazi (outre les juifs) était la franc-maçonnerie. C'est une page du passé qui revient dans ce livre en première position, au travers de meurtres commandités par une société occulte, la société Thulé (ancêtre des nazis).

Giacometti et Ravenne ne sont pas avares de recherches, on apprend beaucoup de faits historiques avérés qu'ils nous livrent dans cet opus. Ce fut donc une lecture riche sur le plan culturel, riche et terrifiante !

Le commissaire Antoine Marcas, frère maçon, et Jade Zewinski, militaire attachée à l'ambassade de France à Rome, mènent l'enquête et nous mènent sur un chemin ésotérique assez plaisant mais...

Oui, il y a un mais... J'ai trouvé beaucoup de longueurs dans ce livre, beaucoup de descriptions, certes intéressantes, mais un léger condensé aurait été plus léger et plus facile à lire... L'intrigue est bien présente et plaisante, mais elle reste assez lente à mon sens, je préfère quand ça "bouge" un peu plus...

Marcas est cependant plutôt attachant et je me suis laissé dire que plus on avance dans l'œuvre de Giacometti et Ravenne, plus ça devient bon, alors je ne vais pas m'arrêter là et poursuivre avec "La conjuration Casanova" !

jeudi 27 novembre 2014

"Une nuit éternelle" David Khara (Fleuve noir)


4ème de couv'
 
Dans un Manhattan post-11 septembre vacillant, où le crime règne, les pierres se fendent et les empires s'écroulent, un être venu de l'ombre a décidé de placer tous ses espoirs sur un homme. Werner a ainsi fait le choix de veiller sur l'humanité du haut de ses deux cents ans : il est devenu l'ami de Barry Donovan, un flic droit et intègre qui porte le deuil de sa femme et de sa fille, décédées dans l'effondrement d'une des tours jumelles. Et leurs forces conjuguées ne seront pas de trop pour affronter les exactions qui se préparent. Un pasteur a été égorgé, sa main gauche, emportée. L'assassin s'est livré de lui-même, un ancien toxico, bien connu de Barry. Mais derrière ce bouc émissaire, un Ordre plus ancien que Werner lui-même étend son pouvoir sur les plus bas instincts des hommes...
 
Mon avis
 
Une histoire qui tient la route (et sur plusieurs siècles !), des personnages attachants, un style que j'adore... Le tout donne une véritable révélation !!!
 
Une histoire...
 
Dans "Les vestiges de l'aube" David Khara a posé, ancré même, ses personnages. Du coup cet opus démarre sur les chapeaux de roues: une machination qui traverse les siècles et semble sur le point de voir le jour; un meurtre atroce commis à Manhattan, mais un suspect qui n'a pas le profil idéal pour ce genre d'horreur... Bref, tout est là pour une histoire à couper le souffle ! Et l'auteur ne se gêne pas pour nous peindre un tableau magnifique avec ces quelques ingrédients ! 
 
Des personnages...
 
Quel plaisir de retrouver Barry et Werner !
 
Barry... Ce flic meurtri par la vie depuis la mort de sa femme et de sa fille dans les attentats du 11 septembre, ce flic qui commence à se reconstruire grâce à une amitié improbable avec un vampire...
 
Werner... Ce vampire hors normes qui, on l'a vu dans "Les vestiges de l'aube", repasse lui même ses chemises, et qui devient maintenant le premier vampire Hi Tech avec un téléphone portable ! Mais aussi un homme blessé qui porte ses malheurs depuis plus d'un siècle, et qui "revit" lui aussi avec cette amitié qui le lie à Barry...
 
Un style...
 
L'auteur persiste et signe dans ce style que j'aime tant ! Il joue encore une fois sur deux tons, une écriture riche et soutenue pour Werner, un langage plus courant pour Barry, ce qui donne un récit absolument magnifique à lire.
Magnifique mais aussi très visuel grâce à l'alternance entre la première et la troisième personne, qui permet d'avoir une vue d'ensemble idéale sur les scènes. On a la sensation d'une parfaite globalité, comme si on ne loupait absolument rien, aucun détail ne peut nous échapper !
Il dépeint les personnages et les scènes avec une telle fluidité d'écriture que la lecture est un véritable plaisir de la première à la dernière ligne.
 
Une révélation...
 
Ce n'est donc pas simplement une impression, je suis de nouveau totalement conquise par ce livre de David Khara ! Une plume que je découvre et je n'hésite pas à dire que c'est une véritable révélation !
 
"Certaines pages du livre de nos vies sont parfois écrites à notre insu. Il ne tient qu'à nous d'en inventer les suivantes."
 
Continuez sur votre lancée Mr Khara ! Écrivez-nous une suite aux aventures de Barry et Werner ! Moi, en attendant, je vais continuer à me plonger dans votre œuvre avec la trilogie des Projets et "Thunder"...
 


jeudi 20 novembre 2014

"L'auréole des condamnés" Lionel Behra (Rebelle Editions)


 
4ème de couv'
 
Une victime au comportement absurde... Un innocent qui s accuse... Et un suspect qui prétend détenir le don de percevoir la mort des individus quelques jours avant qu elle ne se produise... Qui ment ? Qui manipule qui ? En qui avoir confiance ! Lorsque les faits contredisent la raison, faut-il croire en l impossible ?
 
Mon avis
 
Suite à l'enlèvement d'une adolescente, Laura se retrouve en première ligne pour mener l'enquête sur ces disparitions de jeunes filles. Jeune flic déjà très marquée par la vie, cette affaire ne va pas être une sinécure pour elle !
 
Une victime pour le moins atypique ! Un suspect finalement tellement sympathique qu'on a presque envie de le prendre pour la victime ! Un jeune homme au côté bad boy franchement insupportable ! Tant de protagonistes qui feraient perdre leur latin au plus fin limier de la police !
 
Quand on ouvre ce livre, on entre dans un véritable labyrinthe ! On tourne, on vire, on cherche, on trouve, on se trompe... Parce que Lionel Behra prend un malin plaisir à manipuler ses lecteurs et il le fait avec brio ! Au point même qu'on se sent parfois totalement perdu !
 
"- L'auréole des condamnés ? (...) Qu'Est-ce que c'est ?
- Un halo sombre qui enveloppe la visage de ceux qui vont bientôt mourir. Une sorte d'aura funeste, tel un voile de vapeur grise émanant de leur être." 
 
A partir de cette explication, ce thriller, somme toute assez classique dans l'histoire et dans sa construction, prend un léger aspect fantastique qui n'a rien pour déplaire et qui lui confère donc une certaine originalité que j'ai appréciée.
 
Le style de Lionel Behra est agréable à lire, une écriture nette et précise (même si j'aurais aimé un petit peu plus de fluidité). Ce second roman de l'auteur mérite une véritable attention pour les amateurs du genre, la façon que l'auteur a de "balader" ses lecteurs est un vrai plaisir !
 
A lire !


Et pour plus d'infos sur les livres de Lionel Behra c'est par ici !!!

http://lionelbehra.canalblog.com/



lundi 17 novembre 2014

"Les vestiges de l'aube" David Khara (éditions 10-18)




4ème de couv'

Depuis les attentats du 11 septembre, Barry Donovan est dévoré par le désespoir. Et ce n'est pas son métier de flic, dans un New-York accablé par la criminalité, qui lui remonte le moral. Son seul réconfort: les conversations virtuelles qu'il entretient chaque soir avec un certain Werner Von Lowinsky, aristocrate cultivé et apaisant. Peu à peu, sans s'être jamais rencontrés, ils deviennent amis, échangeant sur les sujets les plus intimes. Mais Barry ignore encore que Werner n'est pas un homme comme les autres...
 
Mon avis
 
Quel rapport y a-t-il entre le New-York post 11 septembre et la guerre de Sécession ? Aucun ! A part l'Histoire d'un pays évidemment...
 
Quel rapport y a-t-il entre un flic et un vampire ? Aucun ! A moins que David Khara entre en scène et...
 
Et tout explose !!! Les liens se font finalement de façon simple, comme si écrire un thriller fantastique était un travail aisé pour l'auteur... Pourtant on sent bien que rien n'est simple car le travail de recherche est important (au moins pour les faits historiques) mais il n'en paraît rien, tout coule tout seul, à la manière d'une plume (de faucon ?) qui glisserait toute seule sur une page, cette plume c'est celle de l'auteur et elle est magnifique !!!
 
Barry et Werner n'ont rien en commun, mis à part peut-être le fait d'avoir tout perdu. L'un est un flic, l'autre est un vampire. Mais ceci n'empêche pas une amitié improbable mais forte de naître entre ces deux hommes, aussi attachants l'un que l'autre ! Surtout Werner... Ben oui, j'ai un faible pour les vampires (leur côté glamour peut-être...). Et ce lien entre ces deux personnages va se renforcer au fil des pages grâce à un enquête délicate: des meurtres assimilables à de véritables exécutions en bonne et due forme, des meurtres à la fois ignobles et "propres"...
 
Chacun va entraîner le lecteur dans sa propre histoire: pour l'un c'est le Manhattan du 11 septembre, pour l'autre la guerre de Sécession. David Khara nous sert ici deux pans importants de l'Histoire des Etats-Unis avec un brio inégalable (documenté sans jamais être ennuyeux !). Une écriture limpide, un vocabulaire soutenu, un rythme sans aucun temps mort, tous les ingrédients sont là, au service d'un thriller fantastique époustouflant ! Du bonheur à l'état pur !!!
 
D'un point de vue historique rien à dire ! Mais il n'y a pas que cela ! L'auteur nous offre aussi une vision différente des vampires, une vision qui lui est propre et qui m'a totalement conquise. Pas de beau  brun ténébreux éternellement jeune mais un quinquagénaire grisonnant, aux allures de dandy. L'élégance parfaite... Pas de transformation en chauve-souris mais en faucon (beaucoup plus classe quand même !). Pas de cercueil pour dormir, bref, finis les stéréotypes vampiriques ! David Khara revoit le mythe à sa façon et quel bonheur d'obtenir un peu d'originalité dans un sujet maintes fois traité !
 
"Si j'avais cru un jour devenir le premier vampire psychothérapeute ! Je me demande ce qu'en dirait Freud..."
 
Quant à la partie thriller du récit elle est présente et intéressante, mais pas prépondérante, on sent bien que le but premier est de "poser" les personnages (en vue d'une suite qui vient de sortir chez Fleuve Noir "Une nuit éternelle").
 
Le style de l'auteur est extrêmement visuel, tant pour les personnages que pour les scènes décrites, à tel point que j'imaginerais bien une adaptation cinématographique... Mais à défaut de cela dans l'immédiat, je vais m'intéresser de près à l'adaptation BD de cette œuvre ! 
 
"(...) que peut-il arriver de pire à quelqu'un qui a tout perdu ?"
 
 
Certainement rien ! Donc on ne peut envisager que le meilleur, et le meilleur pour moi a été une véritable révélation ! Premier livre de l'auteur en lecture me concernant mais pas le dernier, ceci s'impose comme une évidence à mes yeux car je viens de tomber amoureuse de cette écriture riche et de ce style totalement addictif !!! Affaire à suivre donc avec "Une nuit éternelle" puis avec la trilogie bleiberg...





mercredi 12 novembre 2014

"Satan était un ange" Karine Giebel (Fleuve noir)



4ème de couv'

Tu sais Paul, Satan était un ange... Et il le redeviendra. Rouler, droit devant. Doubler ceux qui ont le temps. Ne pas les regarder. Mettre la musique à fond pour ne plus entendre. Tic tac... Bientôt, tu seras mort. Hier encore, François était quelqu'un. Un homme qu'on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un fugitif qui tente d'échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu'il aille. Quoi qu'il fasse. La mort est certaine. L'issue, forcément fatale. Ce n'est plus qu'une question de temps. Il vient à peine de le comprendre. Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. Ne pas pleurer. Ne pas perdre de temps. Accélérer. L'échéance approche. Je vais mourir. Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer et qui pourtant fuient ensemble leurs destins différents. Rouler droit devant, admirer la mer. Faire ce qu'ils n'ont jamais fait. Vivre des choses insensées. Vivre surtout... Car après tout, pourquoi tenter sans cesse de trouver des explications ?


Mon avis
 
"La mort sillonne les routes.
Nos routes.
Vogue le long des côtes.
 Nos côtes.
Avant d'atteindre sa cible."


La fuite en avant... Une cavale imprévue, deux personnes, que tout oppose, piégées dans la même course effrénée pour fuir...
 
François fuit sa mort. Paul fuit sa vie.
 
François va mourir. Il le sait. C'est inéluctable. Paul, lui, ne veut pas mourir. Alors il fuit cette destinée qui n'est peut-être pas la sienne.
 
Inévitablement François et Paul se rencontrent. Une rencontre due au hasard... ou pas... Qui sait ? Et c'est le point de départ d'une belle amitié. Une amitié improbable qui va pourtant se renforcer au fil des pages. Un récit humain, humaniste, qui révèle la nature profonde de chaque personnage quand on va au delà des apparences... Tel est le récit que nous livre ici Karine Giebel. Un roman bien éloigné de ses thrillers habituels ! Un livre profond qui traite de la réflexion de l'homme sur l'Homme, sa véritable nature, sa capacité à remettre en cause toutes ses idées reçues et souvent préconçues...
 
Passés les première pages et l'effet de surprise (je m'attendais tellement à un thriller de la même veine que "Purgatoire des innocents"), je me suis prise au jeu de cette histoire attendrissante, bouleversante même ! L'empathie est le sentiment qui ne m'a jamais lâchée au cours de ma lecture, autant pour l'un que pour l'autre de ces deux héros. Empathie mais aussi tristesse, les larmes n'étaient parfois pas loin parce que la Dame sait parfaitement bien jouer avec les sentiments, les décrire tout comme les provoquer chez ses lecteurs !
 
Ce livre est une véritable introspection dans la vie d'un homme qui a tout, mais qui au final n'a plus rien quand il voit sa mort arriver de manière prématurée. L'analyse aussi de la vie d'un immigré roumain qui doit survivre dans un pays inconnu pour lui, survivre à une adolescence qui n'a rien de doré. Une vision intéressante des choses qui pousse le lecteur à réfléchir sur ses propres priorités... Un livre sur la mort mais sans massacres, tel est le défi relevé par l'auteure !
 
Ici pas de Mal à l'état pur, juste le mal qui peut parfois ronger chacun d'entre nous... Une véritable étude de la nature humaine portée par une plume toujours aussi agréable à lire, un style rythmé grâce à des phrases courtes, bref toujours addicitif !
 
Malgré une histoire secondaire qui relève quand même du polar, un personnage qui aurait pu être le vrai méchant d'un thriller à la sauce connue et reconnue de l'auteure, Karine Giebel marque un véritable tournant dans son œuvre et ce fut un véritable plaisir de la suivre sur cette route "666" ! Cette route "666" qui est celle d'un roman noir, pas celle d'un thriller ! Et c'est tout aussi bon que ce qu'elle a pu écrire jusque là ! Juste différent...

Si vous pensez lire du Giebel d'avant, passez votre chemin ! Si vous souhaitez découvrir la nouvelle Karine Giebel, empressez vous de faire connaissance avec cet ange qu'est Satan...

 
"Tu vois, Petit, Satan était un ange... Et il le redeviendra."





mercredi 5 novembre 2014

"Les quinze premières vies d'Harry August" Claire North (Editions Delpierre)



4ème de couv'

Harry August se retrouve sur son lit de mort.
Une fois de plus.
Chaque fois qu'’Harry décède, il naît de nouveau, au lieu et à la date exacts auxquels il est venu au monde la première fois, possédant tous les souvenirs des vies qu'’il a déjà vécues. Peu importent ses actions ou ses choix, le processus est toujours le même. Harry ne sait comment ni pourquoi, seulement qu'’il en existe d’'autres comme lui.
Alors qu’'arrive la fin de sa onzième vie, une petite fille apparaît à son chevet. «J'’ai bien failli vous rater, Docteur August, dit-elle. Je dois vous transmettre un message, passé d'’enfant à adulte, d'’enfant à adulte, à travers des générations depuis mille ans dans le futur. Le voici : « Le monde se meurt, et nous ne pouvons rien y faire. À vous de jouer. » »

Voici l'’incroyable histoire d’'Harry August, de ce qu'’il a fait, de ce qu'’il va faire, et comment il va essayer de sauver un passé qu'’il ne peut changer, et un futur qu'’il ne peut accepter.

Mon avis

Quinze vies c'est long, très long ! Et c'est ce à quoi Harry August est condamné: revivre sans cesse sa vie tout en connaissant tous les ingrédients, mais sans jamais pouvoir les changer... Imaginez un enfant avec les connaissances d'un vieillard et vous aurez une vue d'ensemble du cauchemar que cela peut représenter (enfin durant les toutes premières vies, vu qu'à la longue on s'habitue à tout ^^). Qui n'a jamais dit "si je pouvais revenir en arrière en sachant ce que je sais" ? Personne je pense, et pourtant que ferions-nous si nous pouvions revenir en arrière mais sans pouvoir pour autant changer le passé ? C'est une question qui ne trouvera jamais sa réponse...

"Dans chacune de nos vies, quelles que soient les circonstances de notre mort, le monde qui nous entoure demeure identique."
 
J'ai aimé ce livre mais on va commencer par le petit bémol, comme ça on n'en parlera plus ! Le début... J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire pour deux raisons: quelques longueurs (eh oui, que voulez-vous, j'ai du mal avec ça...) et la complexité du départ. Claire North ne nous fait pas passer d'une vie à l'autre les unes après les autres, ce serait trop simple, on les vit donc de façon entremêlée, ce qui est assez perturbant au départ... Mais rassurez-vous, on s'y fait et au final ça coule tout seul !
 
Parce que oui, on se prend vite au jeu et l'envie de connaître les tenants et les aboutissants de cette histoire fantastique (et pour le moins surprenante) prend rapidement le dessus !
 
Harry n'est pas le seul à devoir revivre toutes ses vies, ils sont plusieurs dans le même cas... D'enfants à vieillards, de vieillards à enfants, ils communiquent dans un but bien précis: changer le futur. Et quand le message est que la fin du monde arrive il n'est pas concevable de l'accepter !
 
C'est avec un réel plaisir que je me suis donc plongée dans ce récit totalement atypique. Ce petit côté fantastique est un véritable délice ! D'autant qu'il est servi par la très jolie plume de Claire North, à la fois fluide et pleine d'humour (parfois noir) qui donne un récit poignant, émouvant...
 
Au final donc, oubliée la première impression, on se retrouve face à une histoire passionnante, surprenante et addictive !

"Help me" Frédéric Gynsterblom (Editions Lulu.com)



4ème de couv'

Les ténèbres sont profondes dans le labyrinthe du délire où plusieurs époques se chevauchent… La fillette aux cheveux sales est recroquevillée dans le coin le plus sombre du sous-sol. Les autres enfants sont dispersés, certains allongés à même le sol, d’autres tournés vers le mur et pleurent en silence…, une odeur de sang et d’excréments rend étouffante l’atmosphère confinée de la cave.

Mon avis

J'ai ouvert ce livre pensant lire un thriller... Ne vous y méprenez pas, il s'agit bien de cela mais en version bien pire que tout ce que j'ai pu lire jusque là ! Et pourtant, croyez moi, j'en ai lu des thrillers sanglants (avec autant d'hémoglobine que de mots dans le livre parfois ^^). Seulement ce n'était rien comparé à "Help me" ! Si je devais qualifier ce livre je le situerais dans une catégorie hors norme, celle des thrillers horrifiques !
 
En effet, dès les premières pages, j'ai eu l'impression d'être plongée dans un film d'horreur, un vrai de vrai hein ! Pas un film de Stephen King qui pourrait presque passer pour un réalisateur de films pour école maternelle à côté de Frédéric Gynsterblom ! Non non, je n'en rajoute pas, je suis sérieuse ! Tous les ingrédients sont là: suspens, hémoglobine, enfants sans la moindre innocence ni moralité (peut-être ce qui m'a le plus dérangé...), bref tous les ingrédients du film que l'on regarde en fermant les yeux...
 
Passé donc le moment de surprise, et je dois le dire de dégoût, je me suis focalisée sur le style de l'auteur pour pouvoir continuer ma lecture. L'écriture est simple, concise, et efficace ! Pour une fois d'ailleurs j'aurais bien volontiers lu quelques descriptions pas forcément utiles (eh oui, il m'arrive de réclamer des longueurs, comme quoi tout arrive ^^), afin de faire une pause dans cette avalanche de violence.
 
"Si le loup y était, il nous mangerait."
 
Cette comptine revient sans cesse dans le livre, parce que l'héroïne, Sabine, la connaît... Comment ? Pourquoi ? Que s'est-il passé dans son enfance ? Autant de questions qui vous poursuivent au fil des pages, comme une comptine que l'on ne pourrait se sortir de la tête.
 
Si l'on fait abstraction du fait que ce récit a été particulièrement dérangeant pour moi, on se retrouve avec un livre facile à lire grâce au style précis de l'auteur et qui peut largement plaire à un public averti.
 
Attention: à ne pas mettre entre toutes les mains !!!

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mardi 4 novembre 2014

"La mer infinie" Rick Yancey (Robert Laffont Collection R)



Mon avis
 
Quand je lis une trilogie, d'habitude, je donne mon avis à la fin... Mais une fois n'est pas coutume donc cette fois-ci je change les règles ! Attention donc "spoiler" du tome 1 ! "La 5ème vague" c'est ici...
 
"Ce n'est qu'un jour de plus dans l'enfer des aliens"
Après la destruction du QG des extraterrestres, Cassie et sa bande se réfugient dans un hôtel désaffecté (mais désaffecté ne veut pas dire vide, il est infesté de rats... Brrrr !). De nombreuses questions se posent alors, dont la principale: que faire pour survivre ? Rester ensemble ou se séparer ? Rester ensemble paraît difficile tant certains antagonismes ont la vie dure (normal: mettez deux jeunes filles au caractère fort ensemble, même en temps normal, et c'est la guerre assurée ^^). Seulement se séparer pour faire face à l'envahisseur ne semble pas non plus être une très bonne idée...
 
Me voilà donc repartie au milieu de ce monde au bord de l'apocalypse, avec juste une poignée de jeunes héros en herbe toujours aussi déterminés à sauver le monde (après avoir sauvé leur propre vie évidemment...).
 
Ce deuxième opus diffère complètement du premier, qui est beaucoup plus actif ! Les quatre premières vagues sont passées, elles ont quasiment détruit l'Humanité, et toute la question ici est finalement "quelle va être cette 5ème vague" ? Le suspens reste cependant très fort, on a la confirmation que les Autres peuvent prendre totalement possession du cerveau humain, de quoi devenir complètement fou, de quoi se demander ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, de quoi perdre confiance en tout le monde...
 
Rick Yancey ne ménage pas ses effets pour faire augmenter le suspens, pour nous faire frissonner de peur, d'horreur, de panique même ! Et dans ce deuxième volume il appuie encore plus sur LE sentiment qui nous est cher: l'Amour. Ce sentiment sans lequel nous ne sommes rien, sans lequel tout espoir est perdu d'avance !
 
Second changement notoire: les personnages secondaires du premier opus prennent à leur tour la parole (car, je le rappelle, ce qui faisait la grande force pour moi de ce roman, était le fait qu'on percevait tous les évènements à travers le regard des différents héros, avec, à chaque changement de personnage, un changement de ton adapté au caractère de chacun). Il est donc très intéressant de voir évoluer ces personnages, d'en voir de nouveaux apparaître, pour ne jamais tomber dans la routine ! Et la routine l'auteur ne la connaît pas ! Il arrive, malgré le fait qu'il se passe moins de chose dans ce deuxième volet, à tenir ses lecteurs en haleine pendant plus de 400 pages !
 
L'Humanité est quasiment réduite à néant depuis le début de "La 5ème vague", mais le mot "quasiment" est le mot de trop ! Il reste quelques irréductibles (comme chez les Gaulois d'Astérix ^^) et ces irréductibles doivent disparaître... Vosch (le grand chef des méchants), ne peut en rester là ! Et il connaît l'Homme, sa façon de penser, sa façon d'agir, ce qui lui donne une longueur d'avance pour créer le 12ème système...
 
Et quand ce dernier est en vous, vous n'êtes plus vraiment humain...
 
Je referme ce livre avec un véritable sentiment de frustration ! Je vais devoir attendre septembre 2015 pour connaître la fin et ça va être long, très long, parce que ce récit est totalement addictif, tout comme l'écriture de Rick Yancey !!!

4ème de couv'

Comment débarrasser la Terre de ses sept milliards d'habitants ? Retirez aux hommes leur humanité... Cassie Sullivan et ses compagnons ont survécu aux quatre premières vagues destructrices lancées par les Autres. Maintenant que l'espèce humaine a été presque entièrement exterminée et que la 5e Vague déferle sur la planète, le groupe se trouve face à un choix : se préparer à affronter l'hiver en espérant le retour rapide d'Evan Walker, ou se mettre en quête d'éventuels survivants avant que l'ennemi ne referme sur eux son impitoyable piège. Personne ne peut prédire à quels abîmes de cruauté les Autres sont prêts à s'abaisser, ni à quelles hauteurs l'humanité saura se hisser. La bataille finale ne fait que commencer... Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir.



jeudi 30 octobre 2014

"La 5ème vague" Rick Yancey (Robert Laffont Collection R)



 
Mon avis
 
Troisième lecture de roman jeunesse cette année et une véritable réussite !!! Première tentative avec "Kaleb", un véritable coup de foudre ! Puis avec "Hunger games", moins concluant... Me voilà donc partie dans "La 5ème vague", et là encore une révélation !
 
Il s'agit une nouvelle fois d'une dystopie, mais là pas de monde post-apocalyptique (comme dans "Hunger games" ou autre "Divergente"), cette fois on ne se retrouve en plein cœur de l'apocalypse ! On la vit à l'instant T, en même temps que les personnages, ce qui donne à ce roman une véritable dimension terrifiante !
 
Imaginez un monde dans lequel les extraterrestres feraient leur grande entrée... Je vous vois venir mais non non ! Pas de gentils hommes verts venus "papoter", pas de gentil ET faisant du vélo dans le ciel, pas de David Vincent cherchant un défaut d'auriculaire... Encore que, si on devait faire un rapprochement avec une histoire connue cela pourrait se faire avec la fameuse série "Les envahisseurs", parce que ces extraterrestres ont eux aussi une forme humaine, et rien ne permet de savoir qui est humain et qui ne l'est pas...
 
Et c'est là que tout se complique, que tout devient effrayant, voire réellement terrifiant si on a gardé au fond de soi une âme d'enfant, une légère part d'innocence... Les quatre vagues successives nous engloutissent dans l'horreur, parce que chacune d'elle contribue à l'extinction pure et simple de l'Humanité, à l'éradication complète de toute être humain sur Terre. Le cheminement paraît inexorable, quasiment inéluctable...
 
Mais, au milieu de cette déferlante, une jeune fille de 16 ans survit, Cassie...
 
"Je suis celle qui ne fuit pas, qui se contente de rester là, mais qui affronte. Parce que si je suis la dernière, je suis l'Humanité."
 
Et Cassie est une battante, une combative qui ne veut pas baisser les bras devant l'ennemi, les Autres, une véritable héroïne comme on les aime (attachante et agaçante parfois !). Après avoir assisté à la mort brutale de ses parents, à l'enlèvement inexpliqué de son petit frère, elle commence à se battre pour le sauver, lui ce petit frère qui a tellement confiance et à qui elle a fait une promesse, celle de le retrouver... Même si elle doit être la dernière survivante humaine sur cette terre, elle se battra jusqu'au bout ! Parce que telle est sa destinée, le chemin qu'elle doit suivre ! Et le chemin n'est pas simple, parsemé d'embuches, mais elle finit par y croiser Evan, un jeune homme séduisant... Pourra-t-elle lui faire confiance ? Est-il vraiment ce qu'il paraît être ? Peu importe s'il peut l'aider à accomplir sa mission !
 
Dans ce premier opus d'une trilogie (bientôt adaptée au cinéma), Rick Yancey pose l'intrigue (l'arrivée de la fameuse 5ème vague), installe ses personnages, et nous plonge dans un récit totalement addictif, un récit impossible à lâcher (quitte à passer des nuits blanches, ou presque !).

La narration est extrêmement originale car elle est faite à travers l'œil des différents héros, avec un changement de personnage à chaque partie du livre. Lors de ces changements le ton change lui aussi, il s'adapte au caractère de chacun (humour, amour, arrogance, chagrin, détresse, tous les sentiments y passent !). Certes il s'agit à chaque fois d'adolescents donc le ton reste un peu enfantin, mais jamais simpliste et toujours d'une très grande qualité (ce qui rend ce livre abordable à tous les âges). Malgré l'emploi de la première personne en permanence, on ne se perd jamais dans ce récit, et, grand tour de force à mon sens, on ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour chacun de ces petits héros en herbe !
 
Vous l'aurez donc compris, quand "La 5ème vague" vous effleure elle vous engouffre ! Et toute tentative de fuite devient alors impossible, il n'existe qu'une seule solution: l'affronter et avancer avec elle dans l'espoir de ne pas perdre totalement pied...
 
Une deuxième lecture d'une trilogie de la Collection R et un deuxième coup de cœur ! A quel point ? Simplement celui de continuer l'aventure avec le deuxième opus:
 
 
4ème de couv'

1re Vague : extinction des feux.
2e Vague : déferlante.
3e Vague : pandémie.
4e Vague : silence.
La 5e Vague arrive...

À l'aube de la 5e Vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu'il prétend...

Ils connaissent notre manière de penser.
Ils savent comment nous exterminer.
Ils nous ont enlevé toute raison de vivre.
Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir...
 
 
 

dimanche 26 octobre 2014

"N'oublier jamais" Michel Bussi (Presses de la Cité)



4ème de couv'

Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l'ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l'une des courses d'endurance les plus ardues du monde, l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s'entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d'une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l'écharpe, mais la femme bascule.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l inconnue, un filet de sang qui s échappe du crâne. A son cou, l'écharpe rouge.
Ceci est la version de Jamal.
La vraie ?
 
Mon avis
 
Après un début laborieux (je ne suis pas habituée à un rythme aussi calme), j'ai fini par ma prendre au jeu de l'intrigue. Qui est ce Jamal, jeune beur handicapé ? Ce jeune homme qui assiste au suicide de cette jeune femme à l'écharpe rouge ? Coupable de l'avoir violée et poussée dans le vide ? Ou au contraire innocent, comme il nous l'annonce dès le départ ?
 
Ces questions, on se les pose tout au long du livre, Michel Bussi nous distille quelques indices mais ils se contredisent forcément tous ! Jamal nous prévient de son innocence dès les premières pages, mais au fur et à mesure tout l'accuse, et j'ai fini par prendre beaucoup de plaisir à le suivre dans sa quête de la vérité, cette vérité dont lui aussi finit par douter...
 
On navigue entre passé et présent, le "suicide" de la jeune femme à l'écharpe rouge semble tellement ressembler à des meurtres s'étant produits dix ans auparavant... Et c'est grâce à ces voyages dans le temps que l'auteur arrive à tenir ses lecteurs en haleine ! Les personnages sont parfois attachants, parfois détestables, mais il provoquent tous un véritable sentiment d'empathie !
 
"Amateurs de thriller, désolé de vous décevoir..."
 
Eh bien non Mr Bussi, aucune déception ! Parce que l'intrigue est bien pensée, bien ficelée. Parce que le suspens est savamment dosé. Parce que le final est une véritable surprise !
 
Je vais cependant mettre un petit bémol à ce final... Il est un peu trop cousu de fil blanc, tout n'est pas forcément très crédible quand on a tous les éléments en main. Cependant on est dans la fiction, pas dans la réalité, alors je pardonne ce petit bémol qui est largement compensé par une jolie plume très précise ! Une certitude s'est imposée à moi: c'était mon premier livre de l'auteur et ça ne sera pas le dernier (parce que c'est agréable de couper un peu des thrillers sanglants avec des lectures plus douces)...
 
Pas un chef d'œuvre mais un très bon moment de lecture !

dimanche 19 octobre 2014

"Esprit de famille" Ellen Guillemain (Flamant Noir éditions)




4ème de couv'

C'est étrange comme le fait d'enterrer un proche peut exhumer les plus profonds secrets d'une famille. Chaque pelletée de terre lève le voile sur les fantômes du passé. Mais quand plusieurs personnes partagent un même secret, chacun peut le faire resurgir au grand jour, éclaboussant des vies jusque là irréprochables... Lorsque tout n'est qu'apparence, il y a certains secrets que l'on devrait taire à jamais...
 
 
Mon avis
 
La vie n'est pas un long fleuve tranquille et, parfois, derrières les apparences, se cachent des secrets qu'il vaudrait mieux ne pas déterrer, des cadavres dans les placards que l'on ne devrait pas ressortir. A moins que...
 
Les secrets de famille. Voilà le sujet qu'Ellen Guillemain a choisi de traiter dans ce roman et ce n'était pas chose aisée ! En effet, ce sujet, mainte fois développé, aurait vite pu devenir ennuyeux... Et pourtant il n'en est rien ! L'auteure l'aborde avec une telle originalité, tant dans la structure du livre que dans le style de narration, que l'on trouve ici un récit addictif et de qualité ! Un livre rempli d'humour et d'émotions savamment dosés...
 
"C'est étrange comme le fait d'enterrer un proche peut exhumer les plus profonds secrets d'une famille."
 
Et tout part donc... d'un enterrement ! Celui de Jean, père de trois enfants et mari infidèle qui a passé les dernières années de sa vie avec sa maîtresse. Au fil des pages on va faire connaissance avec tout son entourage et les révélations vont fuser jusqu'à un final surprenant et plein d'espoir.
 
Chaque personnage raconte tour à tour son histoire, ils se croisent, s'aiment, se déchirent (bref, une famille normale donc !) et, à chaque chapitre on se retrouve face au changement de personnage et à un changement de style. Ellen Guillemain adaptant son écriture au caractère de chacun, passe allègrement de l'humour à la révolte, en passant par la simplicité, la provocation, la tristesse, la jalousie, toutes les facettes de notre quotidien qui sont reprises et qui font que l'on ne peut que se reconnaître dans l'un ou l'autre des personnages. L'histoire se réécrit au fil des pages,  non pas pour changer le passé, mais juste pour mieux expliquer le présent et peut-être changer l'avenir.

Un livre parfois sombre mais toujours optimiste malgré tout !!!
 
Avec une écriture stylée et très dynamique, Ellen Guillemain fait passer un excellent moment à ses lecteurs. A lire sans modération ! Et attention aux clowns... Ils ne sont pas toujours ce qu'il paraissent...