Une vie dans des pages

vendredi 26 septembre 2014

Book Tag



Pour fêter le retour à la maison de mon ordinateur, je réponds au Tag de Guillaume, du blog Tribulations d'Une Vie ! N'étant pas très douée en réseaux sociaux (à part Facebook), je vais me contenter de répondre aux questions....


Un livre adoré avec peu de pages




Un livre qui a marqué ma jeunesse, un de mes préférés de Françoise Sagan...

Un livre qui m'a été recommandé massivement



En lecture en ce moment, j'adore !!! (Même si la mise en place a été un peu longue...)

Un livre lu avant qu'il soit devenu populaire



Lu en avant première, il ne sortira que le 6 octobre... Et on en reparlera très vite !!!

Un livre dont je suis incapable de dire si je l'ai aimé ou pas...



Je l'ai lu récemment mais je ne m'en souviens déjà plus... Sûrement le titre qui veut ça ! Lol

Un livre avec une belle couverture



Une couverture magnifique pour un livre MAGISTRAL !!!

Voilà Guillaume, tu as ma sélection !

Ce Tag étant super sympa je vais nominer quelqu'un à mon tour: à toi Delphine !!!





mardi 23 septembre 2014

"Le 6 coups de minuit" Antoine Léger (Paul & Mike Editions)




4ème de couv'

Prénom : Vlad 



Nom : non répertorié 

Âge : quarante-deux ans 

Nationalité : Franco-Russe
Signe distinctif : sans-abri 

Ce soir, Vlad avance déterminé dans les couloirs du métro de Moscou. Aujourd’hui devrait être le grand soir. Il va au rendez-vous qui pourrait changer sa vie. Il arrive au sous-sol. Les autres sont là. Il est le dernier. Il ne manquait plus que lui... 

Pour elle, dont la trajectoire va heurter celle de Vlad, c'est ici que tout débute. Mais qui est-elle au juste?



Mon avis

Vlad a eu une enfance difficile, suite au décès de son père, il s'enferme sur lui même et doit intégrer un pensionnat. Une déchirure pour lui de quitter sa mère et son frère, un sentiment de double abandon... Et sa vie d'adulte est, à partir de ce moment là, marquée au fer rouge. C'est la rue qui l'attend...

"Le propre d'un mendiant, c'est de disparaître deux fois, d'abord dans le regard des autres, avant de mourir un jour, comme tout le monde"

Antoine Léger nous livre ici un récit humain et humaniste, qui traite d'un sujet on ne peut plus sensible de nos jours: l'exclusion. Il le fait sans jamais tomber dans le mélo et d'une façon très pertinente ! Il nous parle d'une dure réalité de notre société actuelle dans laquelle certains n'ont pas leur place... 

Les faits se déroulent à Moscou, mais ils pourraient tout aussi bien se dérouler en France, dans une grande ville ou dans la campagne à deux pas de chez vous. Un homme perd son travail et il devient SDF... Une peur qui peut hanter beaucoup d'entre nous, une bien triste réalité !

Mais Vlad n'est pas tout seul dans l'histoire, il y a Elle avec lui. Elle que l'on suit par petites touches au fil des pages. Elle dont l'identité ne nous est révélée qu'à la fin. Elle qui nous demande:
"Et vous ? Savez-vous ce qui va vous arriver durant la prochaine seconde ?"
Cette novella (130 pages c'est un peu court pour parler d'un véritable roman noir) est un récit sans concession, précis et extrêmement bien écrit. Un récit émouvant, touchant, troublant et, malgré la noirceur du sujet, très poétique !

Merci Antoine Léger pour cet agréable moment de lecture, pour ce livre que j'ai dévoré d'une seule traite parce que je n'arrivais pas à le lâcher !

lundi 22 septembre 2014

"La compassion du diable" Fabio M. Mitchelli (Edition Fleur Sauvage)




4ème de couv'

1963 - Une nuit dans l'Ohio... impulsive.
Suivront des corps, dans des barils en plastique.
1981 - Deux enquêteurs, hantés par leur passé.
Le canibale de Cleveland... et vous.
Votre compassion... celle pour le diable.

Avant propos

Jeffrey Lionel Dahmer (21 mai 1960 – 28 novembre 1994), surnommé « le cannibale de Milwaukee », est un tueur en série américain qui a avoué avoir assassiné dix-sept jeunes hommes entre 1978 et 1991 (seize de ses meurtres ayant eu lieu entre 1987 et 1991). Ces meurtres impliquaient des viols, des démembrement, de la nécrophilie et du cannibalisme. Le 28 novembre 1994, il a été battu à mort par un autre prisonnier après avoir été incarcéré à la Columbia Correctional Institution.

Mon avis

Je n'ai pas pour habitude de donner ma première impression à l'état brut quand je ferme un livre, mais je vais faire une exception pour une fois : quel sacré putain de bon bouquin !!! (Désolée pour cette petite touche de vulgarité mais c'est le cri du coeur !)

Je tiens avant tout à remercier David Lecomte, qui a eu la gentillesse de me confier ce manuscrit en avant-première, et Fabio M Mitchelli pour la qualité de son livre. Je suis une sacrée chanceuse et j'en suis consciente ...

Comme beaucoup, j'ai découvert Fabio avec "Le cercle du chaos" et ses Verticales. Une jolie plume, un auteur prometteur. C'était bon ! Mais là, avec "La compassion du diable", il est passé à une étape au-dessus dans le monde du thriller ! On sent nettement l'évolution de l'écriture et il nous livre un roman clairement abouti, respectant absolument tous les codes du genre ! Un véritable petit bijou !

Une seule histoire, celle de Jeffrey Dahmer (mais en aucun cas une biographie comme l'a déjà précisé Fabio, son histoire simplement livrée comme une toile de fond), et deux époques: 1981 et 1963 pour démarrer l'intrigue.

1981: des cadavres de jeunes hommes sont découverts. Victoria et Freddy, deux flics au passé tourmenté, sont en charge du dossier.
1963: premiers pas de Blake dans la peau d'un tueur en série, "le cannibale de Cleveland"

On suit donc ce livre à travers deux visions différentes, qui se complètent à merveille: celle de la police et celle du tueur. Ce parallèle permet au lecteur de s'imprégner pleinement de toute l'horreur de la situation, et dans cette avalanche d'horreur rien ne nous est épargné ! Cannibalisme, viol, nécrophilie et j'en passe ! Cependant, et c'est là que l'on sent toute la maîtrise dans l'écriture, l'auteur ne tombe jamais dans le déballage gratuit, tout a un sens, tout est travaillé et réfléchi...
Ce parallèle permet aussi de mieux prendre en compte la dimension des personnages, il n'y a pas que le Mal à l'état pur dans ce livre, il y a aussi de l'amour et de la compassion, ce qui rend le récit encore plus riche ! Victoria, Freddy et Blake ont tous les trois un point commun non négligeable: une enfance très difficile, marquée au fer rouge. Deux sont devenus flic, un est devenu un redoutable tueur en série. Mais sont-ils si différents pour autant ?

Les pages se tournent toutes seules, on doit avancer car il ne peut en être autrement. Le suspens bat son plein tout au long de cette histoire à la fois sordide et macabre. On est tenu en haleine jusqu'au bout, jusqu'à la toute dernière ligne de la toute dernière page !

Un étrange sentiment de malaise ne m'a pas lâchée durant ma lecture, un malaise inévitable quand on sait que l'histoire est inspirée de faits réels. Je ne prends donc aucun risque en disant que le frisson est garanti tout au long de ce récit... Mais le plaisir aussi est garanti !!!

"Le diable ne peut être condamné, c'est lui qui vous condamne !"

La plume de Fabio M Mitchelli est précise, efficace et sans concessions. Il nous livre ici un thriller machiavélique, déroutant et obsédant !

Vous ne saviez pas quoi faire le 6 octobre ? Eh bien maintenant vous savez: foncez sur "La compassion du diable" ! Non pas parce que je vous dis que c'est un "sacré putain de bon bouquin" (encore que ), mais parce qu'il va vite devenir un incontournable du genre !


samedi 20 septembre 2014

"Le massacre des innocents" Amédée Mallock (Pocket)




4ème de couv'

La tour Eiffel, un ciel bleu, un soleil citron, une petite fille en robe jaune à pois blancs, ses parents, son frère, un policier en sueur. Brutalement, l'homme en uniforme ouvre le feu ! Ainsi commence la nouvelle enquête du commissaire Mallock. Un peu partout en France, les massacres s'enchaînent sans lien apparent entre les forcenés ou les victimes... Virus? Secte? Terrorisme? Le mystère est total, la panique à son comble. Le pays apprend à vivre avec le couvre-feu et l'armée dans la rue. Mallock et son équipe enquêtent dans une atmosphère de folie furieuse. Le commissaire, autant redouté pour son expertise que célèbre pour ses intuitions, saura-t-il arrêter le massacre des innocents ?



Mon avis

Encore un grand cru classé que ce nouveau Mallock !!! A l'image de ceux dont notre commissaire national aime à se délecter... 

Je suis tombée sous le charme de la plume d'Amédée avec "Les visages de Dieu", et ce deuxième opus des "Chroniques barbares" ne fait que confirmer que je suis définitivement conquise par l'auteur et par son commissaire.


Un mal étrange ronge la France: sans la moindre raison apparente, le premier quidam venu se transforme en véritable machine à tuer. Les massacres se comptent par centaines et plonge le pays dans l'horreur et la désespérance, un véritable vent de panique se met alors à souffler ! 

"Il ne chercha pas plus loin. Devant lui c'était l'enfer."

Bien entendu Mallock et sa fine équipe (que j'ai retrouvée avec un immense plaisir), sont très vite chargés de l'enquête. Sectes ? Drogue ? Empoisonnements ? Notre commissaire va devoir, une fois de plus, faire appel à toute son ingéniosité et sa légendaire intuition, cette intuition qui lui vient souvent après un abus d'alcool et d'opium... Eh non, il n'est pas comme les autres le commissaire Mallock, il a ses petits trucs bien à lui pour résoudre les affaires les plus tordues ! Et, cette fois encore, il va devoir se surpasser pour nous surprendre !

Une atmosphère lourde et pesante règne sur ce thriller qui va crescendo dans l'horreur et le macabre. Les victimes ? On ne les compte plus tellement il y en a ! Les solutions ? Même Mallock arrive à s'y perdre (sans jamais perdre pour autant ses lecteurs) ! Le tout ? Une affaire rondement menée et un roman fichtrement bien écrit ! 

Dans cet opus on fait aussi plus ample connaissance avec ce vieil ours qu'est Mallock. Au delà du commissaire, on découvre l'homme qui se cache derrière, avec ses souffrances et son passé difficile, cette intrusion dans sa vie privée présente un intérêt certain pour mieux comprendre ce personnage haut en couleur que l'on peut suivre dans cette tétralogie des "Chroniques barbares"...

Amédée (l'auteur) distille une fois de plus humour, recettes de cuisine et détails sordides dans son roman, et quel plaisir de se laisser embarquer par cette plume si agréable à lire ! Humour, cuisine et détails sordides, ces trois choses ne sont pas franchement compatibles ? Eh bien si ! Au contraire ! Parce qu'il faut savoir compter avec le talent de l'auteur pour jongler avec une véritable palette de figures de style toutes aussi différentes les unes des autres, allant même parfois jouer dans la cour de la poésie !

"Le massacre des innocents" est un thriller aux allures d'apocalypse qui ne se dévore pas comme un "page turner", mais qui se consomme avec parcimonie tant il est étouffant avec cette tension menée à son paroxysme. J'ai eu du mal à respirer pendant plus de 500 pages, j'ai souffert avec les personnages, j'ai été tenue en haleine jusqu'au bout, et qu'est-ce que j'ai aimé ça !!!

Merci M'sieur le commissaire et à très vite dans "Le cimetière des hirondelles"...

(Petit N.B. spécial pour Amédée l'auteur: je me ferais bien inviter à manger moi ! Donc je prends dores et déjà commande: tomates mozarella, suivies d'une entrecôte persillée, le tout bien évidemment arrosé d'un grand cru classé )

vendredi 19 septembre 2014

"L'accident" Jean-Luc Espinasse (IS Edition)



4ème de couv'

Daniel Montvillard rentre de week-end avec sa femme et son fils lorsqu’un terrible accident, survenu dans de mystérieuses circonstances, brise sa vie.
Convaincu qu'un événement extérieur a provoqué le drame dont il est le seul survivant, il décide de tout faire pour retrouver le responsable.
Son enquête l'entraîne alors au coeur de la sombre forêt lozèrienne, dans l'univers inquiétant des romans de HP Lovecraft.
Il y découvrira un secret terrifiant qui menace l'humanité tout entière, le faisant sombrer peu à peu dans la folie...


Mon avis

Une soirée banale. Classique. Daniel est en voiture avec sa femme et son fils. Rien à signaler jusqu'au moment où Daniel est dérangé par les phares d'un camion. Jusqu'à ce qu'il voit dans le rétroviseur, la tête de son fils "exploser". Et là, c'est le drame, l'accident qui va coûter la vie à sa famille !

Après une période de coma, Daniel doit ré-apprendre à vivre, mais les cauchemars sont de plus en plus présents et le besoin de savoir ce qu'il s'est réellement passé cette nuit là s'impose à lui comme une évidence. S'il ne sait pas il ne pourra plus jamais repartir...


"Une balle, Daniel. Compte tenu des circonstances, il n'y a qu'une balle pour faire ça."


Son enquête, sa quête de la vérité, va le mener en Lozère où l'inimaginable devient réalité...

Sous fond de légende hurbaine (parce que c'est le pays de la Bête), avec un lourd héritage de HP Lovecraft, l'enquête semble perdre toute logique véritable et pourtant... Ses cauchemars n'étaient rien face à la réalité qui l'attend...

Jean-Luc Espinasse nous fait toucher du doigt la douleur d'un père, mais aussi les dérives de l'homme dans ce qu'il a parfois de plus pervers. Son style est fluide, et l'écriture simple fait de ce livre un très bon moment de lecture.

mardi 9 septembre 2014

"300 mots" Richard Montanari (Cherche Midi)




4ème de couv'



300 mots. C'est ce que le rédacteur en chef de Nick Stella, journaliste criblé de dettes et en mal de reconnaissance, lui concède pour évoquer une étrange affaire. Une prostituée et son client ont été retrouvés morts. Fait divers apparemment banal, sauf que le client en question est un prêtre. Et qu'il n'est que la première victime d'un tueur particulièrement pervers. Dans l'ombre, celui-ci observe cinq proies, prêt à faire basculer leur existence bien tranquille. L'une d'entre elles, il le sait, est responsable de la mort, vingt ans plus tôt, d'une adolescente lors d'une soirée d'Halloween. Que s'est-il passé ce soir-là ? Et laquelle des cinq personnes présentes lors du drame est coupable ?



Mon avis

Deuxième essai avec l'auteur, deuxième constat... identique ! Intrigue sympa, bien écrit (même si je déplore un certain manque de fluidité), mais trop lent... Enfin pendant les trois quarts du livre, parce qu'à la fin tout s'emballe !!! Ce qui laisse donc présager, malgré tout, un autre essai pour moi...

"Raconte-moi ce qui s'est passé cette nuit là, raconte-le moi avec tes mots."

L'histoire est relativement simple: celle d'une vengeance d'un homme ayant perdu sa petite amie vingt ans plus tôt dans des circonstances terribles. Nicky, journaliste "raté", décide d'enquêter sur les premiers morts pour écrire un article choc, qui pourrait relancer sa carrière. Mais très vite il se retrouve projeté dans une enquête qui va le dépasser, voire le rattraper...
Une histoire simple donc, mais très bien ficelée, très efficace !

Seulement voilà, pour moi il y a un bémol ! J'ai mis plus de la moitié du livre pour arriver à entrer dans l'histoire, j'ai même failli abandonner, parce que le début traîne vraiment en longueur, la mise en place de l'intrigue se fait attendre un peu trop à mon goût... Heureusement que le manque de fluidité de l'écriture est compensé par des chapitres courts qui rendent le livre finalement très facile à lire ! Richard Montanari n'est peut-être pas un auteur que je vais classer dans la catégorie de mes auteurs favoris mais....

Parce qu'il y a un mais à tout cela, un mais au bémol que j'ai émis plus haut ! Ce "mais" c'est le final, il est juste énorme ! Une vraie bombe ! Un véritable feu d'artifice qui mêle une horreur et un suspens menés à leur paroxysme !

Alors, pour cette fin magistrale, je le recommande malgré tout, non seulement aux adeptes de l'auteur car j'ai trouvé ce livre bien meilleur que "Déviances", mais aussi à ceux qui, comme moi, n'aiment pas trop les longueurs, il faut persévérer, vraiment, parce qu'au final il vaut vraiment le détour !

dimanche 7 septembre 2014

"Celui qui ne meurt jamais" Dominique Faget (Les nouveaux auteurs)




4ème de couv'

En Afrique, à la mort d'un homme, le sculpteur du village s'imprègne de l'aura du défunt et façonne secrètement un Masque à son effigie. L'âme du disparu y sera enfermée pour l'éternité. Automne 1975, à Bordeaux, des femmes sont retrouvées atrocement mutilées... Un reporter se retrouve en proie à des cauchemars et à des visions d'horreur... Une jeune inspectrice métisse enquête. Ses investigations la mèneront au cœur de l'Afrique et de ses mystères.



Mon avis


Ouvrir ce livre revient à faire une véritable balade spacio-temporelle ! Dominique Faget nous balade de l'Afrique 600 ans av JC jusqu'à la région bordelaise de la fin des années 70. Et quelle balade ! Quel plaisir de se laisser emporter !!!

Deux époques. Deux histoires. Deux destins ! Celui d' Enmouteff ("celui qui ne meurt jamais"), frère de pharaon parti à la découverte de l'Afrique, et celui d'Alain, reporter et fils de colons. Ces deux destins à la fois si différents et si proches, pour au final être liés, ont une racine commune: l'Afrique, une région du monde que l'auteure connaît bien et cela se sent ! Elle nous la décrit avec force détails, tous plus passionnants les uns que les autres. Des lieux, des coutumes, des légendes, tout est là pour nous faire rêver (ou cauchemarder selon les passages). Ce monde m'était totalement inconnu et je m'y suis plongée avec un plaisir certain et énorme ! 

L'histoire "présente", celle qui se déroule en France, dans la région bordelaise, est nettement moins féerique. Des femmes sont retrouvées assassinées de façon atroce et Awa, jeune inspectrice métisse, se lance à la recherche de ce tueur en série qui sévit de façon périodique.

"Une lame pour trancher. Un poignard pour découper. Un pic pour achever..."

Tout au long de ce roman, on alterne entre passé et présent, dans deux univers totalement différents. La plume magnifique, et très agréable à lire, de l'auteure nous transporte (dans tous les sens du terme) dans un récit totalement inédit et passionnant !

Ce livre ne ressemble en rien à ce que j'ai pu lire jusqu'à présent et c'est ce qui a fait la différence pour moi, ce qui en a fait un roman que je ne suis pas prête d'oublier ! Certes l'intrigue policière, qui lui vaut l'étiquette de "thriller", est présente mais elle n'est pas le point principal, comme si Dominique Faget ne s'en été servi que de prétexte pour nous livrer ce très beau récit... En effet elle est souvent reléguée au second plan par une histoire merveilleuse, à la fois belle et tragique... Parce qu'à travers ces deux destins elle nous livre aussi deux très belles histoires d'amour !

Quand je repenserai à ce livre dans quelques temps, il me restera en mémoire la vie d'Enmouteff, bien plus que celle d'Alain. Cependant ces deux vies, ces deux destins, ne sont-ils pas étroitement liés ?

Le style est fluide, l'écriture très agréable à lire, et le tout coule tout seul, comme une rivière au fond de son lit, comme le Nil qui irait se plonger au fin fond de l'Afrique...

Au final le suspens qui réside dans ce livre ne prend pas réellement sa source dans les meurtres sordides (j'ai même très vite deviné la fin dans ce domaine) mais cela n'enlève strictement rien à la magie du récit, car le suspens principal trouve racine dans ces deux merveilleuses histoires que nous raconte Dominique Faget.


"Celui qui ne meurt jamais" est un livre totalement atypique à ne rater sous aucun prétexte ! Un thriller totalement hors norme qui sort des sentiers battus du genre et qui vous transporte loin ,très loin... Un livre qu'il FAUT lire !!!


Et si, comme moi, vous avez ce genre de masque chez vous, je vous garantis que jamais plus vous ne le regarderez de la même façon !!!





mercredi 3 septembre 2014

"Les gardiens de Dieu" François-Xavier Cerniac (City éditions)




4ème de couv'

Mars 2013. Philippe Mezzo disparaît soudainement de l'hôpital où il a été admis après une tentative d'empoisonnement.
Un an après, Claire, sa petite amie, aperçoit l'avis de recherche lancé pour retrouver un homme soupçonné de plusieurs meurtres. A chaque fois, les victimes ont été assassinées après avoir été torturées dans une église. Lorsqu'elle découvre le portrait de ce suspect, Claire n'a aucun doute: il s'agit de Philippe.
Lancée à sa recherche, la jeune femme va nager en eaux troubles, entre sociétés secrètes, agents gouvernementaux et sciences fanatiques. Tous n'ont qu'un objectif: découvrir le "Mystère de Dieu". 
Et certains secrets ne sont pas à mettre entre toutes les mains...


Mon avis

Il y a un an j'ai lu "Memoria" et je l'ai adoré ! Il y a un an j'ai "abandonné" Claire et Philippe à leur sort et je les ai attendus...

Un an c'est long quand on attend la sortie d'un livre, c'est long et c'est "risqué" ! En effet les attentes deviennent forcément plus grandes, très et trop peut-être... C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai ouvert "Les gardiens de Dieu" (j'en attendais vraiment beaucoup, sûrement trop, enfin je le craignais), mais je l'ai aussi ouvert avec une avidité certaine parce que je voulais savoir ! Je voulais retrouver mes héros perdus !

Résultat ? Je l'ai "dévoré" en deux jours et toutes mes attentes ont été comblées, c'est même allé bien au delà !

Ça commence fort ! Très fort même ! Des meurtres sordides, inexpliqués et inexplicables au premier abord ! Un tueur en série ? Probable ! Des similitudes semblent le laisser présager... Mais ce tueur peut-il être Philippe comme le pensent les autorités ? Ce suspect, Claire le découvre au journal télévisé et c'est le choc !

Un an qu'il a disparu, un an sans donner signe de vie... Mais le Philippe qu'elle a connu, le Philippe qu'elle a aimé, aurait-il été capable de commettre de telles atrocités ? Claire ne le croit pas un seul instant ! Elle se lance alors à corps perdu dans la recherche de son ancien amant, aidée par sa fidèle amie et psychiatre, Astrid.

Pour les deux femmes s'ouvre une enquête qui les mènera bien au delà d'une simple recherche de personne disparue ! Confrontation avec les membres d'une secte, meurtres à connotations sataniques, une plongée  dans le passé pour comprendre le présent (mais aussi l'avenir), et rien ne leur sera épargné au cours de ce périple !

"Et si Dieu a créé l'homme, il a aussi le pouvoir de le détruire (...). Le Mystère de Dieu est effectivement en chacun de nous, et c'est une goupille à laquelle il ne faut surtout pas toucher."

François-Xavier Cerniac fait démarrer l'intrigue au milieu des années 90, avec la tristement célèbre secte de l'Ordre du Temple Solaire, il nous fait vivre ainsi deux intrigues entre passé et présent, deux intrigues distinctes mais bel et bien liées ! Son écriture fluide, son style remarquablement précis, font que jamais on ne se sent perdu. Bien au contraire, cette dualité confère au récit une dimension magistrale !

Cependant lorsqu'on se base sur des faits réels et avérés qui ont marqué les consciences (faits dont nous, simples mortels, ne connaîtrons jamais tous les tenants et les aboutissants), il faut avoir du cran car cela peut s'avérer dangereux ! En effet, greffer une intrigue romanesque sur des faits aussi sordides (et se permettre de citer les principaux protagonistes, allant même jusqu'à rappeler les relations politiques de certains), devient un exercice de haute voltige pour l'auteur s'il veut garder une certaine crédibilité à son roman...

Eh bien ce risque François-Xavier Cerniac l'a pris et il a su relever le défi avec brio !!! Tel un acrobate, il a mené son histoire sur un fil sans jamais tomber dans un récit insensé ! Défi d'autant plus difficile (parce qu'il n'aime pas les choses simples François-Xavier Cerniac) qu'il agrémente le tout d'expériences scientifiques très poussées... Tout est documenté, rien n'est laissé au hasard, ce qui donne un récit tout à fait crédible ! Tel un artiste, il pousse son livre au paroxysme du réalisme, ce qui le rend d'autant plus effrayant ! 

D'ailleurs, en le refermant, je me suis dit "Ok, c'est un livre, juste une histoire sortie du cerveau un peu tordu (eh oui on se rassure comme on peut) d'un auteur de talent, hein que ce n'est qu'un livre ?! Mais oui évidemment, juste de la fiction !!!", et pourtant je vous garantis que j'ai eu peur ! Certes le tout est très romancé (heureusement !!!) mais pas si éloigné de ce que pourrait être une certaine réalité si on donnait libre cours aux idées de quelques personnes...

Ceci dit c'est bien un livre, mais un livre à couper le souffle !!! De par l'histoire d'abord, mais aussi de par son rythme ! Fidèle à lui même, l'auteur nous livre des chapitres courts qui ne nous laissent pas le temps de respirer ! Ça va à 200 à l'heure le truc !!! (heureusement qu'il n'y a pas de limitation de vitesse dans la lecture parce que sur l'action j'en aurais perdu mon permis !!!)

Savant dosage entre scandale international et ésotérisme, agrémenté d'expériences scientifiques sur le cerveau humain (mais pouvait-il en être autrement avec un auteur qui aime bien jouer avec nos petites cellules grises ? Et qui s'en est d'ailleurs donné à coeur joie !), on se retrouve ici face à un thriller choc, un thriller magistral !

Tout se tient parfaitement dans "Les gardiens de Dieu", mais tous les petits détails qui semblaient avoir échappés à l'auteur lors de l'écriture de "Memoria" (et par définition donc à ses lecteurs), trouvent ici tout leur sens ! Il nous livre donc un deuxième opus d'une puissance inouïe, mais il réussit en plus le tour de force de bonifier le "grand frère" de ce dernier !!!

N'ayons pas peur des mots, avec ce livre j'ai la très nette impression que François-Xavier Cerniac a atteint le sommet de son talent ! Chapeau bas M'sieur parce que pour moi c'est un...



Foncez ! Frissons garantis !!!

Merci (pour tout !) Monsieur FX


L'auteur

François-Xavier Cerniac a 35 ans. Ce scientifique et scénariste de courts-métrages a publié avec succès deux autres roman : "Le tombeau du phénix" (Les Nouveaux auteurs et Pocket) et "Memoria" City Editions, 2013). Il a été prix du polar VSD en 2011 pour son premier roman et coup de coeur de Didier van Cauwelaert : "Magnifique et lumineux. Un vrai sang neuf dans la noirceur"