Une vie dans des pages

lundi 20 novembre 2017

"L'appel du néant" Maxime Chattam (Albin Michel)


Attention, le nouveau Chattam vient de sortir, la suite de la série Ludivine Vancker ! (Donc troisième volet après "La conjuration primitive" et "La patience du diable"). Conclusion je lâche ma lecture en cours et je fonce... dans le mur ! 

Alors tout n'est évidemment pas dans le titre, on ne se trouve pas dans le néant artistique mais dans une histoire qui ne répond pas à mes attentes (tout étant bien entendu subjectif) !

Un début prometteur...

Ludivine est dans de sales draps ! Enlevée par un psychopathe et enfermée, on craint le pire pour elle... Un début à la Chattam, comme je les aime ! Ça part bien, très bien même et ce pendant les 2/3 du roman. Du pur bonheur, un roman fort, un suspense insoutenable et la chute arrive...


Eh bien non, au 2/3 du roman (environ), on se dit que c'est terminé et que ça valait le détour, mais CE N'EST PAS FINI ! Et c'est là que ça se complique... Comme si le dernier tiers était de trop...

Tout en alternance de temps (Ludivine dans le pétrin d'un côté, et l'enquête qui l'a menée là d'un autre côté). On vit une enquête prenante avec un tueur en série féroce. Puis en toile de fond une enquête de la DGSI apparaît quand le tueur et certaines de ses victimes sont soupçonnés d'actes terroristes, ou du moins d'être des maillons de filières islamistes. Crédible et pas mal...

Et puis vlan...

Quand j'ouvre un livre de Chattam, surtout quand il s'agit du troisième volet d'une série que j'aime bien, je n'attends pas un roman de société... L'actualité on la vit au quotidien, ce n'est pas dans un Chattam que je la cherche !

Eh bien c'est pourtant ce qu'il nous livre en fin de roman. Un cours d'actualité. Un cours en bonne et due forme sur l'islamisme intégriste, sur la façon d'enquêter et là tout devient sérieusement rébarbatif ! Une série de poncifs usante et peu crédible (sinon c'est inquiétant...). Ce n'est pas du tout ce que j'attendais ! 

J'ai eu clairement l'impression du coup de démarrer l'aventure dans une berline confortable et rapide pour terminer ma route à bicyclette... Et quitter une autoroute pour des chemins de campagne m'a profondément dérangée !

Bien mais sans plus... Décevant sur la fin...





4ème de couv'

Tueur en série... Traque infernale. Médecine légale. Services secrets. ... Terrorisme. La victoire du Mal est-elle inéluctable ? Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours.

jeudi 9 novembre 2017

"Love murder" Saul Black (Presses de la Cité)




Ma première rencontre avec Saul Black s'était soldée par un magnifique coup de cœur pour son livre "Leçons d'un tueur'. Saul Black le retour, je l'attendais donc avec impatience ! Et là...

Un livre aussi ambigüe que son titre...

Love... Murder... Bizarre non comme association ? Mais pas tant que ça quand on sait que l'on a un couple de tueurs: elle en prison, lui dehors, reprenant ses meurtres sordides après six ans d'abstinence. 

Elle c'est Katherine Glass, et c'est Valérie Hart qui l'a arrêtée. Lui c'est l'Arlésienne, personne ne peut le saisir... Mais Valérie reprend l'enquête pour en finir avec cette histoire de meurtres qui la hante, quitte à se brûler les ailes en essayant de se faire aider par Katherine, grande manipulatrice devant l'éternel...

Plutôt sympa non comme point de départ ? Des meurtres bien glauques, une ancienne meurtrière derrière les barreaux qui semble prête à aider une flic... Oui mais... 

Bon, point positif avant tout: je suis allée au bout (chose que je ne fais jamais quand je n'aime pas un livre), donc ça prouve que l'intrigue reste prenante, cependant il y a un gros point négatif qui fait que je ressors de ce livre déçue !

Aussi passionnant qu'ennuyeux...

Argfff oui, là ça commence à piquer un peu... Et c'est aussi ambiguë que le titre ! Mais cela peut facilement s'expliquer: le scénario est excellent, la mise en scène est ennuyeuse (parfois à mourir). Belle idée de départ mais trop de longueurs dans la façon de la présenter, on se perd facilement dans les retours en arrière provoqués par les rencontres (fastidieuses) entre Katherine et Valérie, on perd le fil de l'intrigue qui du coup perd toute sa puissance. Bref: flop sur ce point !

Malgré tout j'ai tenu bon car une scène centrale relance les choses, une scène anxiogène comme je les aime. Une scène qui a eu le mérite de rebooster mon intérêt et m'a poussée à poursuivre...

Et au final ?

Eh bien la fin est explosive et inattendue, j'ai donc bien fait de poursuivre. Cependant cette lecture reste mi figue mi raisin, pas de quoi me laisser un souvenir impérissable.

Je ne parle jamais des livres que je n'aime pas particulièrement, là je fais une exception car je suis persuadée qu'il peut plaire à des gens craignant moins que moi les longueurs.

A lire donc si vous aimez particulièrement les livres au côté psychologique un peu lent...




Editeur: Presses de la Cité (Octobre 2017)
400 pages
22€


4ème de couv'

" Souviens-toi de son visage. C'est le dernier que tu verras. "
Une nymphe à la beauté inquiétante, Katherine Glass, patiente dans le couloir de la mort pour avoir torturé puis assassiné une dizaine de femmes. Mais son partenaire dans le crime, l'Homme au masque, court toujours... Et six ans après les meurtres, il recommence à tuer. Valerie Hart, l'inspectrice à qui l'on doit l'arrestation de Katherine, est décidée à enfin clore le chapitre. Pour parvenir à ses fins, elle est même prête à rendre visite à la vénéneuse détenue – cette femme qui éveille en elle des pulsions dangereuses et semble lire dans l'intimité de son couple. 

Avec cette nouvelle enquête de Valerie Hart, intrépide femme flic et fumeuse impénitente, Saul Black renouvelle son tour de force : emporter le lecteur dans une course-poursuite qui mêle humour, intelligence, suspense et tourments de l'âme.

mardi 7 novembre 2017

« Le tueur au miroir » Fabio M. Mitchelli (Robert Laffont - La Bête Noire)



Attention !!!! Cet avis contient un spoiler pour les personnes n'ayant pas lu « Une forêt obscure » ! Cependant, même s’il est dommage de passer à côté de cette pépite, cette lecture n’est pas indispensable pour aborder « Le tueur au miroir » (elle est juste préférable...).

Fabio, un auteur qui ne cesse de monter...

Avec « La compassion du diable » j’ai cru Fabio Mitchelli au sommet de son art. GROSSE ERREUR !!! Quand j’ai lu « Une forêt obscure » j’ai bien été obligée de revoir ma copie et de reconnaître que ce premier « sacré putain de bon bouquin » n’était que le début d’une fabuleuse ascension.

Et voici maintenant que « Le tueur au miroir » pointe le bout de son nez... C'est malin du coup car je ne sais plus quoi dire ! Ce roman est si travaillé, si abouti, que je serais tentée de me lancer dans un commentaire dithyrambique du genre « Fabio Mitchelli est arrivé sur la plus haute marche du monde du thriller ! », seulement je ne vais pas m’y risquer car je sais l’auteur capable de me surprendre encore ! Restons donc prudente: ce roman est un nouveau « sacré putain de bon bouquin » (Pardon pour ce mot doux devenu une institution entre Fabio et moi) qui se situe encore un cran au dessus de ses précédents « bébés ».

En fait Fabio c’est comme un bon vin, il faut savoir le laisser vieillir pour en apprécier toutes les saveurs (littéraires s’entend): au fil des livres sa plume s’intensifie, son style s’épure et la psychologie inhérente à ses histoires s’affine ! Bref, cela est juste un véritable délice littéraire !  (Tu noteras, cher Fabio, que je te laisse donc une jolie marge de manœuvre pour me surprendre de nouveau...).

Fabio, une marque de fabrique...

Cette marque de fabrique est simple: s’inspirer de tueurs ayant réellement existé pour construire une intrigue totalement fictive (sauf que la base, elle, est bien réelle, d'où le côté extrêmement anxiogène qui en découle). Ici nous partons donc avec le « Killer Photographer » (William R. Bradford) et croyez-moi, il est aussi flippant dans ses traques que dans la mise en scène de ses crimes ! Un sacré challenge pour Louise Beaulieu que de l’arrêter, d’autant qu'il va... (mais là chut ! À vous de voir !). 

Mettre fin à ses agissements deviendra rapidement sa seule préoccupation, quitte à se perdre en chemin...

« Carrie veut catcher Singleton... Elle compte sur mon aide, et Singleton veut m’aider sur l’affaire du tueur au miroir. Tout ça commence à me filer la chienne ! »

Fabio, des personnages forts...

Eh oui, non seulement on retrouve Louise Beaulieu mais également Carrie Callan, les deux femmes flics déjà présentes dans « Une forêt obscure ». Carrie est relativement posée (mais déterminée) cette fois-ci. Louise est toujours aussi solitaire et borderline, et c’est elle qui va se retrouver sur le devant de la scène. Elle et... Daniel Singleton, un dangereux tueur en cavale (cf le précédent opus). Le duo (duel ?) Louise/Daniel, flic/tueur, fonctionne à merveille ! À l’instar du « Silence des agneaux » (une scène d’ailleurs n’est pas sans rappeler un autre duo célèbre: Hannibal et Clarisse). 

C’est donc un dangereux psychopathe qui va aiguiller Louise dans ses recherches afin de la mener vers l’issue qu’elle souhaite (ou pas...). Mais le risque encouru est grand pour notre femme flic, celui de se perdre en chemin et de se retrouver face à un passé difficile à regarder en face !

Je ne vais pas m’étendre que l’enquête qui est magistrale et bien menée car au delà de celle-ci et du suspense qui va crescendo, c’est à mon sens dans le duo flic/tueur que l’intrigue puise toute sa puissance jusqu’à un final apocalyptique. Le soin apporté à la psychologie de ce duo est si intense que les sentiments ressentis en deviennent paradoxales. J’ai tellement été happée par ce tandem que j’ai quasiment réussi à oublier qui était Singleton et je l’ai presque apprécié (de la même façon que j’ai pu d’ailleurs apprécier Hannibal Lecter). Fabio joue tellement bien avec ses personnages qu’il en arrive à manipuler ses lecteurs comme des poupées de chiffon. Un vrai travail d’artiste !!!

Vous l’aurez donc compris, au delà du bijou ce livre est un joyau (et je pèse mes mots ! VRAIMENT !). La preuve en est que c’est la première fois de ma vie que je lis un livre deux fois et sans en avoir zappé un seul passage, un seul mot. Ce livre je l’ai vu naître, un peu comme un bébé sortant du ventre de sa mère et il était beau ! Puis je le retrouve façon « sortie de la maternité », tout bien repassé (ben oui un bébé c’est un peu frippé à la naissance...), tout propre (passons sur la comparaison ici !) et c’est un véritable enchantement ! Merci Fabio pour ta confiance qui dure maintenant depuis un bon moment, merci d’avoir fait de moi la « bêta baby-sitter » de tes romans (et pardon à vous qui me lisez de glisser cette touche personnelle dans un avis public, il fallait que j’en le fasse !)

En un mot ce livre est MAGISTRAL ! Un vrai coup de foudre ! Alors forcément je ne peux que vous conseiller vivement de passer au delà du miroir...


Editeur: Robert Laffont (Novembre 2017)
Collection: La Bête Noire
384 pages 
20€

4ème de couv'
 

" Je n'ai fait que leur donner un instant de gloire. " Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le " Killer Photographer ".
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s'empare de ce qu'il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d'éclats de miroir et un morceau de peau découpé.
Pour piéger celui qu'à Montréal on appelle déjà " le tueur au miroir ", il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull.
Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés... Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l'impensable : des liens entre l'enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu'elles ont traqué ensemble un an auparavant.

" Un thriller intelligent et addictif ! " Pascal Jaubert, librairie Jaubert, Riez-la-Romaine.
" Mitchelli fait tourner une machine diabolique. " Patrick Cargnelutti, quatresansquatre.com
Ce thriller est librement inspiré des meurtres commis par William R. Bradford, condamné aux États-Unis en 1988.

samedi 14 octobre 2017

« Entre deux mondes » Olivier Norek (Michel Lafon)





Quand un auteur est là où on ne l’attend pas du tout ça peut surprendre au départ, voire être un peu déstabilisant, mais en l’occurrence ça donne le cri du cœur suivant: « WAOUHHH LE TRUC DE MALADE !!! PAYE TA CLAQUE DANS TA TRONCHE !!! ». Désolée, j’avais prévenu que c’était le cri du cœur, celui (mot pour mot) que j’ai eu en refermant ce livre. À l’instant.

Norek c’est avant tout... Ah ben non ! Pas là !!!

Norek je ne le voyais que comme le flic issu du 9-3, écrivant sur le 9-3 et comme le « papa » de Victor Coste. Uniquement. Norek c’est une ambiance de banlieue, une équipe de flics bien trempés et des chats (non pardon, là je m’égare !). Eh bien non, Norek c’est également autre chose ! Ce mec il a un cœur gros comme ça (impossible autrement vu ce que je viens de lire !), une imagination débordante (qui colle si bien au réel), et une puissance d'écriture « méga astronomique » (ouais astronomique ce n’était pas assez fort !). Il signe ici un roman hors norme qui va laisser une trace indélébile dans mon cœur parce que ce dernier vient d’être mis à rude épreuve et pourtant il a aimé ! Très très fort !

Loin du thriller, voire même loin du polar (dont finalement il n’a que la construction et le suspense, avec cependant un petit bout d’enquête en toile de fond),  ce roman (roman noir quand même hein !) est avant tout une splendide et remarquable mise au point humaine et humaniste. Un rappel (jamais inutile) que l’Homme reste un Homme et ce quelles que soient les épreuves qu’il doit affronter...

Du 9-3 à la Jungle de Calais...

Dans cet opus on oublie le 9-3. Direction Calais et sa « fameuse » Jungle. Adieu l’enfer des banlieues, bonjour l’enfer de la Jungle de Calais, de la vie des migrants... Vous venez de le comprendre, l’auteur a touché du doigt un sujet d'actualité, sensible s’il en est, et croyez-moi il s’en sort avec brio ! On ne sort pas les violons, on ne tombe jamais dans le pathos et c’est extrêmement bien écrit. Que demander de plus ?

La vie des migrants était pour moi une notion bien floue, une question que je ne m’étais jamais vraiment posée (parce que dérangeante ? Sûrement, je l’avoue). Cette réalité on la voit souvent à travers le prisme (déformant) des médias. Olivier Norek met une grosse dose d’humanité dans le sujet  et, à travers cette histoire, en ôte le côté abstrait. Sans pour autant être larmoyant, il fait preuve d’une sensibilité touchante, émouvante. Sans conteste la grande force de son roman d’ailleurs !

C’est dur, terrifiant, émouvant, beau et triste à la fois. Ce doigt mis sur la détresse humaine et ses sentiments m’a bouleversée. Je ressors de ce livre chamboulée et quelque part un peu différente. Merci pour cela Monsieur Norek !

Un livre fort ! Effet « coup de poing dans ta tronche »

Quand il parle du 9-3 on sait que l’auteur sait de quoi il parle. Il en sort ! Mais en choisissant la Jungle de Calais il s’est attaqué à un sacré sujet « peau de banane ».  Ne pas tomber dans le pathos et écrire un livre crédible n’était pas chose aisée. Il a relevé le défi et l’a réussi haut la main. Très documenté le récit est à la fois riche et abouti. Prenant sur le plan émotionnel, il est également passionnant (et effrayant) sur le plan culturel... Beaucoup de choses restent en suspend et méritent un moment de réflexion (mais cela sera en fonction de la sensibilité de chacun, l’auteur n’imposant rien).

Que dire des personnages ?  Juste qu’ils sont parfaits et criants de vérité. Au final vous ne retiendrez certainement que Adam et Kilani, cet homme et cet enfant issus de pays differents, que la fatalité réunit dans la « Jungle » mais ce sont eux les personnages forts. À travers eux c’est un véritable shoot d’empathie qu’on prend dans la figure et que c’est carrément jubilatoire (et perturbant). Je viens de refermer « Entre deux mondes », cet avis je l’écris à chaud, mais je suis CERTAINE d’une chose: Adam et Kilani seront présents à jamais dans ma tête et dans mon cœur !

Foncez sur ce livre ! C’est une bombe, une pépite comme j’en ai rarement lu !


Editions: Michel Lafon (octobre 2017)
413 pages
19€95


4ème de couv'

~~Adam a découvert en France un endroit où l'on peut tuer sans conséquences. 
~~Engagé dans l'humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, puis lieutenant à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 depuis dix-huit ans, OLIVIER NOREK est l'auteur de trois romans largement salués par la critique et traduits dans plusieurs pays, ainsi que le lauréat de nombreux prix littéraires. Après Code 93, Territoires et Surtensions, il nous invite dans un monde Entre deux mondes que nul ne peut imaginer, où se rencontrent deux inspecteurs que tout semble opposer et qui devront unir leurs forces pour sauver un enfant. 

vendredi 22 septembre 2017

" Le zoo " Gin Phillips (Robert Laffont - La Bête Noire)




3h.
3h ce n’est pas le temps qu’il m’a fallu pour lire ce livre (quoique, bien pris, cela doit être jouable tant il est prenant !). 3h c’est le temps que dure l’intrigue. Et croyez-moi, 3h ça peut être long dans certaines circonstances...

Un huis clos angoissant à souhait

Adepte de thrillers psychologiques je ne suis (bizarrement) pas fan des huis clos, trop propices à mon goût aux longueurs inutiles (et si rédhibitoires pour moi). Qu’à cela ne tienne ! Je pars quand même dans ce zoo et j’y rejoins Joan et son fils. Au début tout me conforte dans mon idée ! Un huis clos c’est longggggg... Mais je suis une maman avant tout et une fois l’intrigue posée "vlan" ! Ce livre je ne peux plus le lâcher ! Des longueurs ? Ben non en fait ! Ne pas confondre longueurs et mises en place ! 

La maman que je suis s’est donc rapidement mise dans la peau de Joan, bloquée dans un zoo avec son fils et des tueurs on ne peut plus dangereux. Je me suis laissée envahir par l’angoisse et les questions. Imaginer mes réactions et vouloir à tout prix sauver Lincoln sont devenus mes seules préoccupations.

Au final ce livre je ne l’ai pas lu. Je l’ai vécu ! Chapeau bas Gin Phillips ! Vous m’avez happée dans votre récit ! Prise au piège dans ce roman hautement angoissant !

Un thriller glaçant de réalisme

L’auteure a donc réussi à me fasciner avec son style direct et sans concession mais pas que. Ce qui reste le plus puissant dans « Le zoo » c’est le réalisme de l’histoire. Ce côté si proche de tous les faits divers (bel et bien réels eux !) que l’on peut lire de plus en plus souvent. Réalisme ou réalité ? On en arriverait presque à se poser la question ! Votre sang se glace, votre cœur palpite (et vous vous promettez de prendre bien soin de votre portable quelque soit l’endroit où vous vous rendez !!!).

Le suspense est étouffant, l’ambiance totalement anxiogène et l’histoire captivante !

Que ferait-on pour sauver son enfant ?

Pour moi la réponse est évidente: TOUT ! À vous de voir ce qui se cache derrière ce mot... Ne laissez pas passer ce livre et suivez Joan dans cette aventure puissante...

Editions: Robert Laffont - La Bête Noire (Septembre 2017)
304 pages
18€90

4ème de couv'

Quand le monde est une jungle, les mères deviennent lionnes. 


Le zoo est sur le point de fermer ses portes. Joan et son fils de quatre ans, Lincoln, sont dans leur coin préféré, à l'écart du chemin principal. Ils profitent des dernières minutes. Mais quand ils se dirigent vers la sortie, ce qu'ils découvrent transforme cette journée de rêve en cauchemar : des corps étalés sur l'herbe, des hommes armés de fusils. Sans réfléchir, Joan prend son enfant dans ses bras et court, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à ce que ses muscles la brûlent.
Pendant trois heures, la mère et son fils vont se retrouver piégés avec les animaux et les tueurs. Pour sauver Lincoln, Joan est prête à tout... même au pire.

mercredi 6 septembre 2017

"Viens mourir avec moi" Karen Sander (Albin Michel)



Le titre en dit déjà long... alors évidemment personne (dans la catégorie lecteur je précise !) ne devrait mourir à la fin mais petite promesse au passage: votre cœur risque d'avoir quelques "loupés", alors souhaitons qu'il soit bien accroché !

Un livre à 200 à l'heure !

Ça ne file pas croyez moi ! Ça dépote sévère ! Aucun temps mort, une tension à son paroxysme du début à la fin, un suspense bien maintenu (même si l'on devine aisément certaines choses, la tenue en haleine reste forte). Un thriller de fou comme je les aime !

D'entrée de jeu l'auteur nous annonce un mort dans un établissement pénitentiaire pour mineurs. Seize ans plus tard les cadavres s'amoncellent dans l'entourage plus ou moins proche de Liz Montario (profileuse et psychologue) et un tueur en série sévit, tuant de façon cruelle (le mot est faible !) des femmes "pas tout à fait femmes"... Sympa non comme entrée en matière ? 

De "vrais" personnages !

C'est le commissaire Georg Stadler qui va "se coller" à l'enquête et il va la mener avec Liz. Cette enquête va les entraîner au bout de l'enfer, dépassant de loin tout entendement ! Et croyez moi ce n'est que du bonheur !!!

Au delà des meurtres bien sordides et d'un suspense à couper le souffle, Karen Sander met de vrais personnages aux commandes de son roman. Travaillés, soignés, forts, ils vont vous faire passer un moment de folie en leur compagnie et vous n'aurez aucune envie de les laisser filer à la fin ! Une très belle réussite qui donne envie de retrouver ces deux là rapidement pour de nouvelles aventures ! (Chose prévue...)

Pas le thriller du siècle mais...

Soyons clairs ! Ce n'est pas le thriller du siècle non plus ! C'est le genre de livre qu'on a déjà lu (rien de hautement surprenant dedans), mais il est très bien ficelé, tout ce qu'on demande à un thriller est présent donc toutes les conditions sont réunies pour un moment de lecture... frissonnant ! Très bon livre !!!


Editions: Albin Michel (mai 2017)
388 pages
21€50

4ème de couv'

Düsseldorf. Une avocate est retrouvée sauvagement assassinée chez elle. Le meurtrier a glissé une minuscule poupée nue dans le ventre de sa victime, comme un message à déchiffrer. Ce modus operandi n'est pas sans rappeler une récente affaire au commissaire Georg Stadler, qui sollicite l'aide de Liz Montario, psychologue et profileuse reconnue. Liz accepte de collaborer. Mais très vite, elle devient la cible de menaces et de lettres anonymes émanant de quelqu'un qui en sait apparemment long sur elle. Lorsqu'une de ses amies subit le même sort que les précédentes victimes, Liz doit se rendre à l'évidence : l'homme qui la poursuit et le tueur recherché sont une seule et même personne. Un thriller vertigineux, best-seller en Allemagne, qui révèle un duo à suivre.

lundi 28 août 2017

"La fille derrière la porte" Patricia Hespel (Les Nouveaux Auteurs)



Des thrillers psychologiques j'en ai lu un bon nombre, mais aussi glaçants ils sont rares ! Je suis restée scotchée par le côté diabolique de celui-ci. Machiavélique. Terrible. Noir. Excellent.

Une construction qui ne se prête pas à la rapidité...

Ce thriller est assez lent et pourtant j'ai adoré ! Explication ! Attention quand je dis lent je ne parle pas pour autant de longueurs (cette chose si rédhibitoire chez moi). Ce qui lui confère une certaine "lenteur" (que je vais requalifier par la suite) ce sont des chapitres assez longs. Qui dit chapitres longs dit généralement léger manque de rythme, à moins que... Si on n'a pas ici le côté "speed" que j'affectionne tant, on a cependant une montée en puissance de la tension et cette construction permet de porter la tension si palpable à son paroxysme. La "lenteur" devient donc rapidement une pression psychologique sur le lecteur et à partir de là je ne peux qu'adhérer à 200%. Ça coule tout seul et les parties que j'aurais volontiers raccourcies un peu (au départ) prennent alors tout leur sens.

Des personnages forts ? Non ! Très puissants !!!

Deux personnages féminins que tout oppose. La jeune femme forte, dominatrice, manipulatrice. Et la jeune femme faible, au bord du gouffre, paumée après une séparation, mais une jeune femme qui ne demande cependant qu'à renaître... Deux enfances malmenées. Deux destins si éloignés et pourtant si proches. Une rencontre (fortuite ?). Tout va venir se mêler, s'emmêler et nous piéger avec force et saveur.

L'auteure nous balade allègrement avec ces deux femmes (et le jeune homme du milieu, celui sans qui tout serait si différent, celui qui a souffert aussi...). Elle nous malmène, les maltraite, nous manipule, les utilise (de façon souvent malsaine). Bref, Patricia Hespel joue à la fois avec eux (ses personnages) et avec nous (ses lecteurs) pour nous mener ensemble dans une histoire sordide. Une histoire prenante. Une histoire que l'on ne peut lâcher avant le mot final.

Un thriller psychologique comme je les aime...

Manipulée de A à Z, j'ai pris un plaisir immense dans cette lecture. Un premier roman ? Eh oui ! Pourtant on sent déjà la maîtrise de la plume, de la montée en puissance, le trait qui fait d'un auteur un bon auteur, un auteur que l'on a de suite envie de suivre dans ses aventures ! Ce roman a été récompensé par le "prix suspense psychologique 2017" et je comprends aisément pourquoi ! C'est de la bombe ! Du bonheur en barre ! Meilleur qu'un bon mojito au bord de la piscine (oups, désolée je m'égare ! Eté et chaleur obligent ^^).

Franck Thilliez himself a dit "un thriller implacable". Pas mieux ! Rien à rajouter si ce n'est: à lire d'urgence !



Éditions: Les Nouveaux Auteurs (Avril 2017)
256 pages
19€95
4ème de couv'


Deux jeunes femmes, deux destins. D'un côté, Emmy, une jeune femme dépressive, fragilisée par les aléas de la vie et, de l'autre, sa voisine, Léna, une battante sûre d'elle qui va vite tenir la première sous son emprise et lui proposer un pacte singulier. Au fil des mois et de cette amitié atypique, un pacte venimeux et addictif s'articule autour de leur longue descente aux Enfers...


La gagnante du Prix du Suspense Psychologique 2017 présidé par Franck Thilliez. 

lundi 10 juillet 2017

"Retour à River Falls" Alexis Aubenque (Milady Thriller)



Malgré le nombre impressionnant de livres écrits par Alexis Aubenque, je n'en suis personnellement qu'à mon cinquième, et la trilogie River Falls n'en fait pas (encore) partie. Pas de panique donc, on peut très bien lire "Retour à River Falls" sans être au fait de la vie de Mike Logan et de Jessica Hurley ! On peut même prendre un pied d'enfer en les découvrant !!!

Une enquête, deux duos... de choc !

Si je ne devais retenir qu'un seul point fort dans ce roman ce serait le charisme et la psychologie des personnages ! C'est juste parfait !

Mike Logan - Jessica Hurley.  Le shérif, la profileuse. Deux métiers opposés pour ce couple uni dans la vie mais qui suit des pistes si différentes sur le terrain !

Marion Barnes - Stephen Callahan. Une jeune stagiaire et un vieux routard. Deux journalistes. Deux façons d'aborder une enquête ! Sans compter sur les petits secrets que chacun trimbale dans sa besace...

Et voilà comment avec un seul meurtre (au départ évidemment !), on se retrouve dans une enquête complexe. Fortiche le Alexis pour nous proposer autant de points de vue pour un élément simple à la base (enfin en apparence bien entendu...). Il nous balade de page en page sans jamais nous perdre mais en nous laissant penser à chaque fois que la solution on la tient ! Juste parce qu'on a plus d'affinité avec l'un ou l'autre des personnages... Mais la solution ne viendra à vous qu'à la fin et manipulés tout le long vous serez !

Meurtres, pédophilie, et j'en passe !

Que serait un thriller sans sa touche de glauque et de sordide ? Sans aucun doute une œuvre totalement insipide... Eh bien ici aucun risque ! Le mot fade ne peut en aucun cas s'appliquer car ça dépote du début à la fin ! Certes les cadavres ne sont pas très nombreux  (juste ce qu'il faut), mais derrière il y a une véritable trame bien sordide qui touche à tout ce qui dérange: meurtres de très jeunes filles, pédophilie, et autres (je ne veux pas trop en dire...). Une fois commencé ce roman est impossible à lâcher !

Je me répète donc: fortiche le petit Alexis ! Il sait maintenir son lecteur en haleine et le manipuler comme un pion sur un échiquier. Il maintient tension et suspense jusqu'au bout et c'est excellent !

Fortiche mais agaçant !!!

Je ne peux décemment pas faire uniquement des louanges à l'auteur ! Il faut bien que je rétablisse une vérité: il m'énerve !

Je m'explique ! Alexis Aubenque est un auteur qui sait merveilleusement bien écrire mais il sait aussi compter ! En tout cas jusqu'à trois (pas mal quand même non ? 😋) !!! Du coup il faut qu'il le fasse savoir et il écrit tout par trois ! Ce mec c'est le roi de la trilogie ! Vous voyez où je veux en venir quand je dis qu'il m'énerve ? Eh oui ! Là encore on part sur une trilogie alors il va falloir attendre pour avoir la suite et c'est là que je pousse un GRRRRRRRR agacé ! Juin 2018 c'est loin !!!

Ceci dit ce thriller vaut l'attente qu'il provoque: rythmé, surprenant, bien mené, des personnages au top, un roman à lire incontestablement en cet été 2017 !





Editions: Milady (Juin 2017)
Collection: Thriller
480 pages 
7€90

4ème de couv'

En ce début d'été, River Falls, petite ville des Rocheuses, est le lieu idéal pour les amoureux de la nature. Mais quand des randonneurs découvrent dans une grotte le corps nu d'une jeune fille tenant son propre coeur entre ses mains, la peur s'empare des habitants.

Tout juste réélu pour un nouveau mandat de shérif, Mike Logan comprend que le temps lui est compté avant qu'un nouveau meurtre n'ait lieu. Avec l'aide de la lieutenante Lindsay Wyatt, son nouveau bras droit, il s'intéresse au Big Circus : un cirque dont chacun des membres ferait un coupable idéal.

Comme à son habitude, la compagne de Logan, la profileuse Jessica Hurley, met en doute cette théorie. Elle sait, d'expérience, que la piste la plus évidente est rarement la meilleure...
De son côté, Stephen Callahan, journaliste de guerre, a décidé de revenir sur les terres de son enfance. En proie à des démons intérieurs, il s'installe dans le manoir de sa soeur, qui élève seule ses trois enfants depuis l'étrange disparition de son mari.

vendredi 30 juin 2017



Nicolas Lebel... C'est le mec tu le rencontres une fois et il entre définitivement dans ton cœur ! Tu lis un de ses livres et il te les faut tous parce que tu tombes amoureux de sa plume (et de ses personnages !). Alors quand un nouveau "bébé" sort, eh bien tu le dévores !

Bon, ça c'était l'aparté entre nous, mais si je parlais du dit livre (il semblerait que ce soit le but d'une chronique quand même 😉).

Mehrlicht un jour, Mehrlicht toujours !!!

Mehrlicht c'est LE FLIC par excellence ! Celui qu'on aime retrouver juste parce qu'il est imbuvable et à mourir de rire avec son humour (parfois à deux balles mais si caustique et si drôle !). Imbuvable avec ses collègues mais aussi (et surtout) avec ses stagiaires, et la "petite nouvelle" ne fera pas exception...

"- Non, il s'est fait dézinguer, estourbir, bousiller, repasser, refroidir, plomber, ratatiner... Les tripes à l'air et l'âme au vent, vous voyez ?"

Mehrlicht c'est ça (et bien plus !) tout au long du roman, et franchement j'ai pris un pied d'enfer avec lui (enfin littérairement parlant évidemment !). Si j'osais je dirais que Mehrlicht est à Lebel ce que Coste est à Norek (mais parler de Norek dans une chronique réservée à Lebel c'est moche de ma part... Les initiés jugeront 😜). Disons donc que je ne peux concevoir Lebel sans son héros fétiche...

Un roman intelligent !

Eh non, Nicolas Lebel ce n'est pas que de l'humour (j'insiste: parfois à deux balles mais toujours à "se pisser dessus"). 

Nicolas Lebel c'est aussi un puits de sciences, de recherches, un mec qui t'embarques dans une histoire dingue mais riche en références, en recherches, en culture sur tout ce qui concerne l'IRA (puisque c'est de cela qu'il s'agit ici). Il t'en mets plein la vue et tu apprends plein de choses ! Ce roman il est juste intelligent, extrêmement bien construit (puisqu'on passe d'un passé qui décime  à une actualité qui tue encore !). Le tout est très instructif et jubilatoire !

Une intrigue en deux temps...

Je parlais d'un roman bien construit, et pour cause ! L'auteur nous balade sur deux lieux, deux époques, avec deux intrigues différentes. Mais deux intrigues qui vont évidemment se rejoindre et tout ceci est fait de façon crédible (ce qui n'est pas évident quand on part de l'Irlande en pleine période d'attentats de l'IRA et que l'on arrive à Paris des décennies plus tard). Mais Lebel c'est le mec qui arrive à tout (y compris à ses fins !) et il te manipule en beauté. L'une comme l'autre, ces intrigues m'ont captivée et l'idée du tueur pyromane est excellente. Mais chut, je n'en dis pas plus pour ne rien révéler ! Ce serait trop dommage...

Quant au style Lebel (un petit mot dessus s'impose), c'est du bonheur en barre ! L'humour est là ok, mais ça va bien plus loin parce que ce mec il est intelligent et cultivé ! De plus il sait également tenir son lecteur en haleine avec des phrases courtes et un suspense permanent allant crescendo. Son petit leprechaun maléfique (pas celui qui écrirait ses romans à sa place comme le disent certaines légendes urbaines, mais celui qui sème la terreur dans ce roman)  fait le job et c'est parfait, nickel, impeccable. Bref ! Du tout bon sur toute la ligne !!! 

Les clés d'un bon suspense sont le qui, le pourquoi et le comment. Le qui et le pourquoi se révèlent petit à petit. Le comment ne viendra que dans un final très "chaud patate", et le boum qui va se faire dans ta tête,ami lecteur, portera un nom: la jubilation ! Celle d'avoir lu un très bon polar !




Editions: Marabout (Mai 2017)
416 pages
19€90

4ème de couv'


Paris, jeudi 24 mars 2016  : à quelques jours du dimanche de Pâques, le cadavre d’un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé dans un pub parisien, une balle dans chaque genou, une troisième dans le front.

À l’autopsie, on découvre sur son corps une fresque d’entrelacs celtiques et de slogans nationalistes nord-irlandais. Trois lettres barrent ses épaules  : IRA.

Le capitaine Mehrlicht fait la grimace. Enquêter sur un groupe terroriste irlandais en plein état d’urgence ne va pas être une partie de plaisir. D’autant que ce conflit irlandais remonte un peu.

Dans ce quatrième opus, Nicolas Lebel nous entraîne sur la piste d’un un assassin pyromane, un monstre né dans les années 70 de la violence des affrontements en Irlande du Nord, qui sème incendie, chaos et mort dans son sillage, et revient aujourd’hui rallumer les feux de la discorde à travers la capitale

jeudi 22 juin 2017

"Ne dis rien à papa" François-Xavier Dillard (Belfond)



Un viol. Une famille (quasi) entièrement assassinée sauvagement en Australie. Des médecins tués en France dans des souffrances atroces.

Une base en béton armé !

Pas mal non comme entrée en matière ? Et si on en rajoutait une couche... Un secret de famille gardé précieusement enfoui !

Eh bien voilà, avec tout cela on a des bases en béton armé pour un excellent thriller. Un thriller qui dépote grave. Un thriller qui déchire sa race ! Ce n'est plus un secret pour personne, j'aime fort les thrillers qui "déménagent", eh bien là j'ai été servie ! Grandement servie ! "Ne dis rien à papa": 1 - Sandra: 0 ! Vaincue par KO ! Uppercut sévère et direct au tapis !

Un rythme effréné...

Bon évidemment pour que ça dépote il faut du rythme ! Pas de soucis, on y va pied au plancher ! Dans ce roman à tiroirs où plusieurs histoires s'emmêlent (pour mieux se rejoindre) tout va vite, très vite ! François- Xavier Dillard nous balade dans une danse de mots endiablée. Des mots terrifiants qui vous prennent aux tripes et vous font trembler d'effroi (et d'horreur parfois).

Aucun temps mort. Des chapitres assez courts qui maintiennent le cap de la vitesse. Un train d'enfer qui fait que l'on ne peut lâcher ces pages qui se tournent presque contre votre gré et vous enfoncent peu à peu dans le pire cauchemar que vous puissiez imaginer.

Un thriller psychologique de haut vol...

Ici difficile de parler de suspense intense (encore que la fin est impossible à imaginer). En effet on devine assez rapidement le lien entre les différentes histoires (grâce aux indices distillés par l'auteur, avec une certaine parcimonie malgré tout). Le suspense existe, certes, mais il n'est pas le point le plus fort du récit. Ce roman trouve sa perfection dans le côté psychologique qui va crescendo et dans son issue poignante, diabolique, effrayante. Dans sa narration aussi qui vous glace le sang, vous dresse les cheveux sur la tête, vous fait trembler de bout en bout De la première à la dernière scène...

Claque assurée ! Foncez !



Éditions: Belfond (15 juin 2017)
320 pages
18€50


4ème de couv'

L'instinct maternel est l'arme la plus puissante au monde. Surtout quand on la retourne contre ses propres enfants. 
Quatre jours et quatre nuits se sont écoulés avant que la police ne retrouve la victime dans cette ferme isolée. Quatre jours et quatre nuits de cauchemars, de douleurs et de souffrances, peuplés de cris et de visons imaginaires en face de ce jardin dans lequel elle a été enterrée vivante. 

Sur un autre continent, loin de cet enfer, Fanny vit avec son mari et leurs jumeaux Victor et Arno. Leur existence bien réglée serait parfaite si elle ne percevait pas, au travers des affrontements qui éclatent sans cesse entre ses enfants, chez l'un, une propension à la mélancolie et, chez l'autre un véritable penchant pour le mal. Chaque jour elle se dit qu'elle ne pourra plus supporter une nouvelle crise de violence, ces cris qui la replongent au cœur d'images qu'elle voudrait tant oublier... À n'importe quel prix... 

Et lorsqu'un nouveau voisin s'installe dans la grande maison, elle souhaite offrir le portrait d'une famille parfaite. Mais chaque famille a son secret et le sien est le plus terrible qui puisse exister. 

lundi 19 juin 2017

"Sharko" Franck Thilliez (Fleuve Noir)



Deux ou trois questions à l'auteur me taraudent depuis longtemps, peut-être que si je les pose j'aurais des réponses... Je me jette donc à l'eau: "Monsieur Thilliez, vos nuits se passent comment ? Sereines ? Peuplées de scènes plus horribles les unes que les autres ? Et dans vos journées, les gens ne vous fuient pas trop ? Vous ne leur faites pas trop peur ? Non parce que sérieux, quand on écrit des choses pareilles on doit en faire flipper plus d'un 😛"

Bon, trêve de plaisanterie ! Parlons un peu de ce livre, qui envoie évidemment du lourd, mais avec le Monsieur on a l'habitude maintenant...

Du pur Thilliez comme... Je l'adore !

Cela ne fait aucun doute, avec "Sharko" on se retrouve avec du Thilliez pur et dur (mais rien que le titre le laisser présager !). Si je devais donner une définition de "Thilliez pur et dur" ce serait à peu près ça: de l'hémoglobine (ben là coco tu vas être servi !!!), une intrigue à couper le souffle (pas mieux ! on l'a aussi), une dose de scientifique limite crédible (et pourtant... parce que le Monsieur il sait de quoi il parle et il n'invente pas tout !). 

Mais le "Thiliez pur et dur" c'est aussi et surtout celui qui te met la tête à l'envers, l'estomac en vrac et qui fait de tes nuits de très longs moments de solitude tant tu as du mal à oublier certaines scènes avant de t'endormir !

Et, pour finir, du "Thilliez pur et dur" ce sont des personnages forts, parfaitement campés, des personnages auxquels tu t'attaches même si parfois ils t'effraient un peu.

Eh bien voilà, toute la définition du terme on l'a dans "Sharko", avec la même puissance, la même intensité, que dans "Train d'enfer pour ange rouge", qui restera pour moi l'inoubliable et parfait roman de l'auteur. 

Quand la mort se cache... derrière LE mort...

Je ne vais pas vous paraphraser la 4ème de couverture, il suffit de la lire pour savoir que Lucie tue un homme, que Franck fait tout pour la couvrir, et que c'est là le point de départ d'une enquête éprouvante pour le couple. Une enquête qui va, encore une fois, les mener aux portes de l'enfer.

Parce que derrière ce premier cadavre se cache une sorte de société secrète et parallèle, des gens qui se prennent pour des... Non, je ne dis rien, je ne veux pas déflorer d'intrigue ce serait dommage ! Mais cette enquête est, je vous le promets, extrêmement bien ficelée, les méchants sont on ne peut plus effrayants, et un merveilleux moment de lecture est largement au rendez-vous !

Du sang, toujours du sang, encore du sang...

On le sait, ça saigne dans les livres de Franck Thilliez (qui pour autant ne tombe jamais dans le gore inutile). Mais si cette fois le sang était l'essence même du roman, LA chose qui terrifie ? Et si cette chose remontait bien loin en arrière et pouvait nous faire "flipper grave" ? Eh bien si c'était le cas on serait pas très bien dans nos baskets et... en fermant ce roman on N'EST PAS très bien dans ses baskets, on n'en ressort pas totalement indemne !

Une tension constante. Notre couple fétiche toujours fidèle à lui même, plus fort et plus uni que jamais. Un style parfait. Des rebondissements et une intrigue forte. Voilà ce que nous offre une fois de plus Franck Thilliez ! Du grand art !!!



Editions: Fleuve Noir
576 pages
21€90


4ème de couv'


" Sharko comparait toujours les premiers jours d'une enquête à une partie de chasse.

Ils étaient la meute de chiens stimulés par les cors, qui s'élancent à la poursuite du gibier.
À la différence près que, cette fois, le gibier, c'était eux. "



Eux, c'est Lucie Henebelle et Franck Sharko, flics aux 36 quai des Orfèvres, unis à la ville comme à la scène, parents de deux petits garçons. 
Lucie n'a pas eu le choix : en dehors de toute procédure légale, dans une cave perdue en banlieue sud de Paris, elle a tué un homme. Que Franck ignore pourquoi elle se trouvait là à ce moment précis importe peu : pour protéger Lucie, il a maquillé la scène de crime. Une scène désormais digne d'être confiée au 36, car l'homme abattu n'avait semble-t-il rien d'un citoyen ordinaire et il a fallu lui inventer une mort à sa mesure. 
Lucie, Franck et leur équipe vont donc récupérer l'enquête et s'enfoncer dans les brumes de plus en plus épaisses de la noirceur humaine. Cette enquête autour du meurtre qu'à deux ils ont commis pourrait bien sonner le glas de leur intégrité, de leur équilibre, et souffler comme un château de cartes le fragile édifice qu'ils s'étaient efforcés de bâtir.