Une vie dans des pages

lundi 20 novembre 2017

"L'appel du néant" Maxime Chattam (Albin Michel)


Attention, le nouveau Chattam vient de sortir, la suite de la série Ludivine Vancker ! (Donc troisième volet après "La conjuration primitive" et "La patience du diable"). Conclusion je lâche ma lecture en cours et je fonce... dans le mur ! 

Alors tout n'est évidemment pas dans le titre, on ne se trouve pas dans le néant artistique mais dans une histoire qui ne répond pas à mes attentes (tout étant bien entendu subjectif) !

Un début prometteur...

Ludivine est dans de sales draps ! Enlevée par un psychopathe et enfermée, on craint le pire pour elle... Un début à la Chattam, comme je les aime ! Ça part bien, très bien même et ce pendant les 2/3 du roman. Du pur bonheur, un roman fort, un suspense insoutenable et la chute arrive...


Eh bien non, au 2/3 du roman (environ), on se dit que c'est terminé et que ça valait le détour, mais CE N'EST PAS FINI ! Et c'est là que ça se complique... Comme si le dernier tiers était de trop...

Tout en alternance de temps (Ludivine dans le pétrin d'un côté, et l'enquête qui l'a menée là d'un autre côté). On vit une enquête prenante avec un tueur en série féroce. Puis en toile de fond une enquête de la DGSI apparaît quand le tueur et certaines de ses victimes sont soupçonnés d'actes terroristes, ou du moins d'être des maillons de filières islamistes. Crédible et pas mal...

Et puis vlan...

Quand j'ouvre un livre de Chattam, surtout quand il s'agit du troisième volet d'une série que j'aime bien, je n'attends pas un roman de société... L'actualité on la vit au quotidien, ce n'est pas dans un Chattam que je la cherche !

Eh bien c'est pourtant ce qu'il nous livre en fin de roman. Un cours d'actualité. Un cours en bonne et due forme sur l'islamisme intégriste, sur la façon d'enquêter et là tout devient sérieusement rébarbatif ! Une série de poncifs usante et peu crédible (sinon c'est inquiétant...). Ce n'est pas du tout ce que j'attendais ! 

J'ai eu clairement l'impression du coup de démarrer l'aventure dans une berline confortable et rapide pour terminer ma route à bicyclette... Et quitter une autoroute pour des chemins de campagne m'a profondément dérangée !

Bien mais sans plus... Décevant sur la fin...





4ème de couv'

Tueur en série... Traque infernale. Médecine légale. Services secrets. ... Terrorisme. La victoire du Mal est-elle inéluctable ? Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours.

jeudi 9 novembre 2017

"Love murder" Saul Black (Presses de la Cité)




Ma première rencontre avec Saul Black s'était soldée par un magnifique coup de cœur pour son livre "Leçons d'un tueur'. Saul Black le retour, je l'attendais donc avec impatience ! Et là...

Un livre aussi ambigüe que son titre...

Love... Murder... Bizarre non comme association ? Mais pas tant que ça quand on sait que l'on a un couple de tueurs: elle en prison, lui dehors, reprenant ses meurtres sordides après six ans d'abstinence. 

Elle c'est Katherine Glass, et c'est Valérie Hart qui l'a arrêtée. Lui c'est l'Arlésienne, personne ne peut le saisir... Mais Valérie reprend l'enquête pour en finir avec cette histoire de meurtres qui la hante, quitte à se brûler les ailes en essayant de se faire aider par Katherine, grande manipulatrice devant l'éternel...

Plutôt sympa non comme point de départ ? Des meurtres bien glauques, une ancienne meurtrière derrière les barreaux qui semble prête à aider une flic... Oui mais... 

Bon, point positif avant tout: je suis allée au bout (chose que je ne fais jamais quand je n'aime pas un livre), donc ça prouve que l'intrigue reste prenante, cependant il y a un gros point négatif qui fait que je ressors de ce livre déçue !

Aussi passionnant qu'ennuyeux...

Argfff oui, là ça commence à piquer un peu... Et c'est aussi ambiguë que le titre ! Mais cela peut facilement s'expliquer: le scénario est excellent, la mise en scène est ennuyeuse (parfois à mourir). Belle idée de départ mais trop de longueurs dans la façon de la présenter, on se perd facilement dans les retours en arrière provoqués par les rencontres (fastidieuses) entre Katherine et Valérie, on perd le fil de l'intrigue qui du coup perd toute sa puissance. Bref: flop sur ce point !

Malgré tout j'ai tenu bon car une scène centrale relance les choses, une scène anxiogène comme je les aime. Une scène qui a eu le mérite de rebooster mon intérêt et m'a poussée à poursuivre...

Et au final ?

Eh bien la fin est explosive et inattendue, j'ai donc bien fait de poursuivre. Cependant cette lecture reste mi figue mi raisin, pas de quoi me laisser un souvenir impérissable.

Je ne parle jamais des livres que je n'aime pas particulièrement, là je fais une exception car je suis persuadée qu'il peut plaire à des gens craignant moins que moi les longueurs.

A lire donc si vous aimez particulièrement les livres au côté psychologique un peu lent...




Editeur: Presses de la Cité (Octobre 2017)
400 pages
22€


4ème de couv'

" Souviens-toi de son visage. C'est le dernier que tu verras. "
Une nymphe à la beauté inquiétante, Katherine Glass, patiente dans le couloir de la mort pour avoir torturé puis assassiné une dizaine de femmes. Mais son partenaire dans le crime, l'Homme au masque, court toujours... Et six ans après les meurtres, il recommence à tuer. Valerie Hart, l'inspectrice à qui l'on doit l'arrestation de Katherine, est décidée à enfin clore le chapitre. Pour parvenir à ses fins, elle est même prête à rendre visite à la vénéneuse détenue – cette femme qui éveille en elle des pulsions dangereuses et semble lire dans l'intimité de son couple. 

Avec cette nouvelle enquête de Valerie Hart, intrépide femme flic et fumeuse impénitente, Saul Black renouvelle son tour de force : emporter le lecteur dans une course-poursuite qui mêle humour, intelligence, suspense et tourments de l'âme.

mardi 7 novembre 2017

« Le tueur au miroir » Fabio M. Mitchelli (Robert Laffont - La Bête Noire)



Attention !!!! Cet avis contient un spoiler pour les personnes n'ayant pas lu « Une forêt obscure » ! Cependant, même s’il est dommage de passer à côté de cette pépite, cette lecture n’est pas indispensable pour aborder « Le tueur au miroir » (elle est juste préférable...).

Fabio, un auteur qui ne cesse de monter...

Avec « La compassion du diable » j’ai cru Fabio Mitchelli au sommet de son art. GROSSE ERREUR !!! Quand j’ai lu « Une forêt obscure » j’ai bien été obligée de revoir ma copie et de reconnaître que ce premier « sacré putain de bon bouquin » n’était que le début d’une fabuleuse ascension.

Et voici maintenant que « Le tueur au miroir » pointe le bout de son nez... C'est malin du coup car je ne sais plus quoi dire ! Ce roman est si travaillé, si abouti, que je serais tentée de me lancer dans un commentaire dithyrambique du genre « Fabio Mitchelli est arrivé sur la plus haute marche du monde du thriller ! », seulement je ne vais pas m’y risquer car je sais l’auteur capable de me surprendre encore ! Restons donc prudente: ce roman est un nouveau « sacré putain de bon bouquin » (Pardon pour ce mot doux devenu une institution entre Fabio et moi) qui se situe encore un cran au dessus de ses précédents « bébés ».

En fait Fabio c’est comme un bon vin, il faut savoir le laisser vieillir pour en apprécier toutes les saveurs (littéraires s’entend): au fil des livres sa plume s’intensifie, son style s’épure et la psychologie inhérente à ses histoires s’affine ! Bref, cela est juste un véritable délice littéraire !  (Tu noteras, cher Fabio, que je te laisse donc une jolie marge de manœuvre pour me surprendre de nouveau...).

Fabio, une marque de fabrique...

Cette marque de fabrique est simple: s’inspirer de tueurs ayant réellement existé pour construire une intrigue totalement fictive (sauf que la base, elle, est bien réelle, d'où le côté extrêmement anxiogène qui en découle). Ici nous partons donc avec le « Killer Photographer » (William R. Bradford) et croyez-moi, il est aussi flippant dans ses traques que dans la mise en scène de ses crimes ! Un sacré challenge pour Louise Beaulieu que de l’arrêter, d’autant qu'il va... (mais là chut ! À vous de voir !). 

Mettre fin à ses agissements deviendra rapidement sa seule préoccupation, quitte à se perdre en chemin...

« Carrie veut catcher Singleton... Elle compte sur mon aide, et Singleton veut m’aider sur l’affaire du tueur au miroir. Tout ça commence à me filer la chienne ! »

Fabio, des personnages forts...

Eh oui, non seulement on retrouve Louise Beaulieu mais également Carrie Callan, les deux femmes flics déjà présentes dans « Une forêt obscure ». Carrie est relativement posée (mais déterminée) cette fois-ci. Louise est toujours aussi solitaire et borderline, et c’est elle qui va se retrouver sur le devant de la scène. Elle et... Daniel Singleton, un dangereux tueur en cavale (cf le précédent opus). Le duo (duel ?) Louise/Daniel, flic/tueur, fonctionne à merveille ! À l’instar du « Silence des agneaux » (une scène d’ailleurs n’est pas sans rappeler un autre duo célèbre: Hannibal et Clarisse). 

C’est donc un dangereux psychopathe qui va aiguiller Louise dans ses recherches afin de la mener vers l’issue qu’elle souhaite (ou pas...). Mais le risque encouru est grand pour notre femme flic, celui de se perdre en chemin et de se retrouver face à un passé difficile à regarder en face !

Je ne vais pas m’étendre que l’enquête qui est magistrale et bien menée car au delà de celle-ci et du suspense qui va crescendo, c’est à mon sens dans le duo flic/tueur que l’intrigue puise toute sa puissance jusqu’à un final apocalyptique. Le soin apporté à la psychologie de ce duo est si intense que les sentiments ressentis en deviennent paradoxales. J’ai tellement été happée par ce tandem que j’ai quasiment réussi à oublier qui était Singleton et je l’ai presque apprécié (de la même façon que j’ai pu d’ailleurs apprécier Hannibal Lecter). Fabio joue tellement bien avec ses personnages qu’il en arrive à manipuler ses lecteurs comme des poupées de chiffon. Un vrai travail d’artiste !!!

Vous l’aurez donc compris, au delà du bijou ce livre est un joyau (et je pèse mes mots ! VRAIMENT !). La preuve en est que c’est la première fois de ma vie que je lis un livre deux fois et sans en avoir zappé un seul passage, un seul mot. Ce livre je l’ai vu naître, un peu comme un bébé sortant du ventre de sa mère et il était beau ! Puis je le retrouve façon « sortie de la maternité », tout bien repassé (ben oui un bébé c’est un peu frippé à la naissance...), tout propre (passons sur la comparaison ici !) et c’est un véritable enchantement ! Merci Fabio pour ta confiance qui dure maintenant depuis un bon moment, merci d’avoir fait de moi la « bêta baby-sitter » de tes romans (et pardon à vous qui me lisez de glisser cette touche personnelle dans un avis public, il fallait que j’en le fasse !)

En un mot ce livre est MAGISTRAL ! Un vrai coup de foudre ! Alors forcément je ne peux que vous conseiller vivement de passer au delà du miroir...


Editeur: Robert Laffont (Novembre 2017)
Collection: La Bête Noire
384 pages 
20€

4ème de couv'
 

" Je n'ai fait que leur donner un instant de gloire. " Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le " Killer Photographer ".
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s'empare de ce qu'il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d'éclats de miroir et un morceau de peau découpé.
Pour piéger celui qu'à Montréal on appelle déjà " le tueur au miroir ", il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull.
Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés... Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l'impensable : des liens entre l'enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu'elles ont traqué ensemble un an auparavant.

" Un thriller intelligent et addictif ! " Pascal Jaubert, librairie Jaubert, Riez-la-Romaine.
" Mitchelli fait tourner une machine diabolique. " Patrick Cargnelutti, quatresansquatre.com
Ce thriller est librement inspiré des meurtres commis par William R. Bradford, condamné aux États-Unis en 1988.