Une vie dans des pages

lundi 20 février 2017

"Elijah" Noël Boudou (Flamant Noir)



Un livre qui vous prend aux tripes. Vous secoue. Souvent. Vous malmène. Parfois. Vous chamboule. Toujours ! Un livre rythmé qui ne vous laissera aucun répit !

Un roman violent ? Incontestablement ! Un roman tendre ? Quand on fouille un peu sous la carapace... indubitablement ! Un roman d'une violence paradoxalement... tendre et remplie d'amour !

De la violence à l'amour... il n'y a qu'un pas !

Violence. C'est le premier mot qui vous saute à la gorge dès le départ. Cette violence elle vous frappe en pleine tronche, mais également en plein cœur, et c'est ce qui rend ce livre extrêmement intéressant. Prenant. Troublant.

De la violence gratuite j'en ai lu, enfin j'ai essayé d'en lire mais je n'ai pas réussi à aller au bout ! Le truc super commercial (parce qu'il ne faut pas se leurrer, la violence ça fait vendre...) je ne le supporte pas ! Ici rien de tel. Rien n'est gratuit. Rien n'est "vendeur". Par contre tout est sincère. Tout sort du cœur. Et ça j'aime ! Cette violence, pourtant présente en permanence (du début jusqu'à la fin, enfin presque jusqu'à la fin) c'est bizarrement un appel (un cri même), un cri donc à l'Amour. L'Amour avec un grand A. 

C'est avec une plume poétique (même si elle semble taillée au scalpel), que Noël Boudou écrit, décrit, une violence extrême. Mais il le fait avec un message bien clair: aimez parce qu'il n'y a que ça de vrai, de beau, d'éternel... Les phrases sont courtes, incisives, les mots sont forts, ils vous percutent et vous font presque mal, et au final vous ressentirez la souffrance au plus profond de vous même. Puis vous passerez outre et là le vrai message, la vraie raison de ce livre, vous apparaîtra comme une évidence: que ne ferait-on pas pour la personne que l'on aime plus que tout au monde, plus que sa propre vie ?


Le Mal pour le Bien...

La façon qu'a Noël de parler d'amour c'est de parler d'horreur. De parler de ce qu'il y a de plus sombre, de plus noir, de plus abjecte chez l'homme: la violence contre les femmes, contre les enfants, contre ces êtres finalement que chaque homme devrait protéger (eh non je ne suis pas une féministe invétérée !) .

Penser maths en lisant un roman peut paraître un peu hors sujet et pourtant j'ai vu là une "démonstration par l'absurde". Un raisonnement qui consisterait à démontrer le Bien en prouvant l'absurdité du Mal. En s'en servant comme d'une arme incontournable pour prouver que, derrière tout être écorché, on peut trouver la plus belle âme qui soit... C'est avec un style bien à lui, un style qui m'a chamboulée, que l'auteur fait cette démonstration avec brio !


Un livre très fort...

Le roman noir n'est pas ma came de prédilection et pourtant là je viens de prendre une claque, une leçon de vie même ! Du thriller il y a quand même quelques meurtres bien croustillants, du roman noir il y a tout le reste ! J'ai pris un plaisir énorme à suivre "le frère d'Elijah" dans sa soif de justice. De vengeance. Parce que, ne nous leurrons pas, il s'agit également de vengeance ! 

Je ne vous ai pas parlé de l'histoire car c'est inutile (la 4ème de couv' le fait bien mieux que je ne le ferais), mais sachez que quand on part du jour où "le frère d'Elijah" tue son père (violent au plus haut point), que ce jour est le jour fatidique de la mort de sa mère, mais aussi le jour béni de la naissance de son frère... Si on part de ce jour on sait d'avance que l'on va aller loin, très loin ! Loin dans la violence de ce fils de monstre, loin dans l'amour de ce jeune homme qui n'a qu'Elijah dans sa vie... Elijah, ce garçon si attachant de par son handicap irréversible...

Certains passages sont durs, très durs. Dérangeants, très dérangeants. Mais au final ce n'est pas ce que j'ai retenu (j'ai plutôt retenu une larme pour être parfaitement honnête !). Ce que j'ai retenu c'est cette ode à l'amour qu'est cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié). Un livre comme je n'en ai jamais lu et comme j'espère ne plus jamais en lire finalement, car il serait dommage qu'il ne reste pas UNIQUE. Unique dans la violence mais également unique dans la tendresse... Et surtout unique dans la façon dont il a été traité. Chapeau mec, tu m'a bluffée !

A lire parce qu'il le vaut VRAIMENT !


Éditeur: Flamant Noir (à paraître le 27 février 2017)
Broché: 19€50
Pour pré-commander c'est par ici : http://www.editions-flamant-noir.com/
Numérique: 6€99



4ème de couv'

ELIJAH. C'est le prénom de mon petit frère. Celui que je lui ai choisi quand on me l'a mis dans les bras. Il est né alors que la violence était devenue une routine à la maison. Mon ivrogne de père terrorisait tout le monde et nous frappait tous les jours, ma mère et moi, sans que personne ne l'en empêche. Jusqu'à ce fameux soir... Quand j'ai eu dix-huit ans. J'ai attendu qu'il soit ivre à nouveau et je l'ai égorgé de sang-froid dans la cave. Hélas, ma mère venait de mourir sous ses coups en me laissant un petit frère pas comme les autres : ELIJAH . Aujourd'hui, il a dix ans et il est handicapé. Je m'occupe de lui depuis sa naissance, je sais mieux que quiconque ce dont il a besoin. Il est mon unique raison de vivre. Ensemble on est plus forts que tout, rien ne peut nous séparer. Mais un jour ILS sont venus chez moi pour le kidnapper. Qui sont ces hommes ? Pourquoi cet enlèvement ? C'est depuis ce moment-là que j'ai perdu toute raison. Je suis devenu un monstre. Comme eux. La traque pour retrouver ELIJAH , qui ne survivra pas longtemps sans moi, a commencé...

15 commentaires:

  1. Quel belle chro ! Tu donnes vraiment envie ! J'espère que ce livre rencontrera le succès qu'il semble mériter !! Kris

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  2. Le voilà donc cet OLNI !
    Ta chronique me parle, vraiment.
    Comme toi je déteste la violence gratuite, comme toi je cherche la petite lumière dans les ténèbres.
    Je vais donc avec encore plus d'intérêt lire ce roman, maintenant que j'ai lu ton magnifique ressenti.

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  3. Le voilà donc cet OLNI !
    Ta chronique me parle, vraiment.
    Comme toi je déteste la violence gratuite, comme toi je cherche la petite lumière dans les ténèbres.
    Je vais donc avec encore plus d'intérêt lire ce roman, maintenant que j'ai lu ton magnifique ressenti.

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  4. Je viens de le commencer. On est pris aux tripes dès les premières pages.

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  5. Ahhhh je suis explosée on a les mêmes pensées

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  6. Une chronique poignante qui prend aux tripes et qui donne envie de lire ce bouquin !

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  7. Je le lis ce week-end et je n'ai pas l'habitude de lire des livres aussi violents et j'ai du mal à le terminer même si en effet l'amour y tient une grande place.

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    1. Ce livre est très dur mais tellement bon en même temps ! Cependant la violence peut en effet être dure à « avaler », hâte d’avoir le ressenti final 😉

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