Une vie dans des pages

mardi 7 novembre 2017

« Le tueur au miroir » Fabio M. Mitchelli (Robert Laffont - La Bête Noire)



Attention !!!! Cet avis contient un spoiler pour les personnes n'ayant pas lu « Une forêt obscure » ! Cependant, même s’il est dommage de passer à côté de cette pépite, cette lecture n’est pas indispensable pour aborder « Le tueur au miroir » (elle est juste préférable...).

Fabio, un auteur qui ne cesse de monter...

Avec « La compassion du diable » j’ai cru Fabio Mitchelli au sommet de son art. GROSSE ERREUR !!! Quand j’ai lu « Une forêt obscure » j’ai bien été obligée de revoir ma copie et de reconnaître que ce premier « sacré putain de bon bouquin » n’était que le début d’une fabuleuse ascension.

Et voici maintenant que « Le tueur au miroir » pointe le bout de son nez... C'est malin du coup car je ne sais plus quoi dire ! Ce roman est si travaillé, si abouti, que je serais tentée de me lancer dans un commentaire dithyrambique du genre « Fabio Mitchelli est arrivé sur la plus haute marche du monde du thriller ! », seulement je ne vais pas m’y risquer car je sais l’auteur capable de me surprendre encore ! Restons donc prudente: ce roman est un nouveau « sacré putain de bon bouquin » (Pardon pour ce mot doux devenu une institution entre Fabio et moi) qui se situe encore un cran au dessus de ses précédents « bébés ».

En fait Fabio c’est comme un bon vin, il faut savoir le laisser vieillir pour en apprécier toutes les saveurs (littéraires s’entend): au fil des livres sa plume s’intensifie, son style s’épure et la psychologie inhérente à ses histoires s’affine ! Bref, cela est juste un véritable délice littéraire !  (Tu noteras, cher Fabio, que je te laisse donc une jolie marge de manœuvre pour me surprendre de nouveau...).

Fabio, une marque de fabrique...

Cette marque de fabrique est simple: s’inspirer de tueurs ayant réellement existé pour construire une intrigue totalement fictive (sauf que la base, elle, est bien réelle, d'où le côté extrêmement anxiogène qui en découle). Ici nous partons donc avec le « Killer Photographer » (William R. Bradford) et croyez-moi, il est aussi flippant dans ses traques que dans la mise en scène de ses crimes ! Un sacré challenge pour Louise Beaulieu que de l’arrêter, d’autant qu'il va... (mais là chut ! À vous de voir !). 

Mettre fin à ses agissements deviendra rapidement sa seule préoccupation, quitte à se perdre en chemin...

« Carrie veut catcher Singleton... Elle compte sur mon aide, et Singleton veut m’aider sur l’affaire du tueur au miroir. Tout ça commence à me filer la chienne ! »

Fabio, des personnages forts...

Eh oui, non seulement on retrouve Louise Beaulieu mais également Carrie Callan, les deux femmes flics déjà présentes dans « Une forêt obscure ». Carrie est relativement posée (mais déterminée) cette fois-ci. Louise est toujours aussi solitaire et borderline, et c’est elle qui va se retrouver sur le devant de la scène. Elle et... Daniel Singleton, un dangereux tueur en cavale (cf le précédent opus). Le duo (duel ?) Louise/Daniel, flic/tueur, fonctionne à merveille ! À l’instar du « Silence des agneaux » (une scène d’ailleurs n’est pas sans rappeler un autre duo célèbre: Hannibal et Clarisse). 

C’est donc un dangereux psychopathe qui va aiguiller Louise dans ses recherches afin de la mener vers l’issue qu’elle souhaite (ou pas...). Mais le risque encouru est grand pour notre femme flic, celui de se perdre en chemin et de se retrouver face à un passé difficile à regarder en face !

Je ne vais pas m’étendre que l’enquête qui est magistrale et bien menée car au delà de celle-ci et du suspense qui va crescendo, c’est à mon sens dans le duo flic/tueur que l’intrigue puise toute sa puissance jusqu’à un final apocalyptique. Le soin apporté à la psychologie de ce duo est si intense que les sentiments ressentis en deviennent paradoxales. J’ai tellement été happée par ce tandem que j’ai quasiment réussi à oublier qui était Singleton et je l’ai presque apprécié (de la même façon que j’ai pu d’ailleurs apprécier Hannibal Lecter). Fabio joue tellement bien avec ses personnages qu’il en arrive à manipuler ses lecteurs comme des poupées de chiffon. Un vrai travail d’artiste !!!

Vous l’aurez donc compris, au delà du bijou ce livre est un joyau (et je pèse mes mots ! VRAIMENT !). La preuve en est que c’est la première fois de ma vie que je lis un livre deux fois et sans en avoir zappé un seul passage, un seul mot. Ce livre je l’ai vu naître, un peu comme un bébé sortant du ventre de sa mère et il était beau ! Puis je le retrouve façon « sortie de la maternité », tout bien repassé (ben oui un bébé c’est un peu frippé à la naissance...), tout propre (passons sur la comparaison ici !) et c’est un véritable enchantement ! Merci Fabio pour ta confiance qui dure maintenant depuis un bon moment, merci d’avoir fait de moi la « bêta baby-sitter » de tes romans (et pardon à vous qui me lisez de glisser cette touche personnelle dans un avis public, il fallait que j’en le fasse !)

En un mot ce livre est MAGISTRAL ! Un vrai coup de foudre ! Alors forcément je ne peux que vous conseiller vivement de passer au delà du miroir...


Editeur: Robert Laffont (Novembre 2017)
Collection: La Bête Noire
384 pages 
20€

4ème de couv'
 

" Je n'ai fait que leur donner un instant de gloire. " Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le " Killer Photographer ".
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s'empare de ce qu'il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d'éclats de miroir et un morceau de peau découpé.
Pour piéger celui qu'à Montréal on appelle déjà " le tueur au miroir ", il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull.
Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés... Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l'impensable : des liens entre l'enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu'elles ont traqué ensemble un an auparavant.

" Un thriller intelligent et addictif ! " Pascal Jaubert, librairie Jaubert, Riez-la-Romaine.
" Mitchelli fait tourner une machine diabolique. " Patrick Cargnelutti, quatresansquatre.com
Ce thriller est librement inspiré des meurtres commis par William R. Bradford, condamné aux États-Unis en 1988.

1 commentaire:

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