Après mon coup de cœur pour "La voie des âmes" et une lecture passionnante avec "Le sang de la mariée", je ne pouvais qu'avoir envie de donner la parole à Laurent, qui a gentiment accepté de se prêter au jeu de l'interview ! Merci à toi pour la sincérité de tes réponses !
Beaucoup de gens te connaissent à travers tes livres et la série "Cherif", peux-tu te présenter un peu plus ?
Après l’obtention d’un bac B et une année en BTS Action Commerciale, j’ai effectué mon service militaire dans l’armée de l’air. Un très bon souvenir, peut-être un des meilleurs de ma vie, pourtant j’angoissais à l’idée d’y aller. Ensuite, j’ai beaucoup travaillé en tant que vendeur dans des boutiques de prêt-à-porter, un peu partout, dans des quartiers chics et populaires. À la fin des années quatre-vingt-dix, j’ai monté ma propre affaire, un magasin bio. À sa fermeture, un an plus tard, j’ai décidé d’essayer de faire ce que je voulais vraiment faire dans la vie : écrire des romans. Je me suis lancé. Fin 1998, j’ai posté le manuscrit de mon premier polar, « Le Samouraï qui pleure » – initialement intitulé « Le sang du dragon », le livre était un sacré pavé, il faisait plus de sept cents pages ! – à une trentaine de maisons d’éditions. J’ai signé avec le premier éditeur qui a répondu favorablement, Pygmalion, une filiale de Flammarion, une semaine plus tard. L’aventure pouvait commencer !
On parle beaucoup en ce moment de "La voie des âmes" qui remporte tous les suffrages (coup de cœur pour moi). Qu'est-ce qui fait à ton avis que ce livre remporte autant de succès ? Le fait que tu aies tout mis de toi dedans ?
Je pense que si un auteur est sincère et honnête dans sa démarche, s’il prend le temps de bien faire les choses, s’il travaille sans relâche, s’il livre l’ouvrage le plus abouti possible, il a toutes les chances d’attirer l’attention, d’un éditeur d’une part, des lecteurs d’autre part. Avant de commencer l’écriture de « La voie des âmes », je me suis juré de ne rien laisser passer, d’aller au bout de ma démarche, de soigner l’histoire, le style, et surtout de donner vie à des personnages si profonds, si familiers, si intenses qu’ils toucheraient les lecteurs, d’une manière ou d’une autre. Oui, on peut dire que j’ai tout donné. Pour la première fois depuis que j’écris, je suis pleinement satisfait du résultat, parce que je m’en suis tenu à la vision que j’avais au départ, coûte que coûte.
Il s'est passé 6 ans entre "La cicatrice du diable" et "La voie des âmes", rassure-nous, tu ne vas pas attendre aussi longtemps pour sortir ton prochain livre ? D'ailleurs si tu as une petite info sur ce dernier...
Non, ce ne sera pas aussi long, promis. Je suis en train d’écrire le prochain roman, un polar, dont le concept est juste génial. Le héros sera un flic spécial, plus je passe de temps en sa compagnie, plus je l’aime. Il y aura des clins d’œil puisqu’il croisera des personnages de mes autres romans. En dire plus serait un sacrilège.
Chaque fois qu'on ouvre l'un de tes livres c'est la surprise, tu balades tes lecteurs entre polars, thrillers sanglants et maintenant thriller fantastique... Comment fais tu pour passer d'un genre à l'autre avec autant de talent et de facilité ?
J’ai toujours eu la hantise d’écrire le même livre toute ma vie. Une angoisse terrible. Chaque fois que je me lance dans la rédaction d’un roman, je souhaite explorer de nouveaux territoires, aller plus loin, progresser, apprendre. Stagner, reproduire les mêmes schémas, ou des schémas approchants, ne m’intéresse pas. Surtout, j’ai envie que mes personnages évoluent en même temps que moi, j’ai envie de leur donner toujours plus de consistance et d’humanité, qu’ils soient bons ou mauvais. D’une manière générale, je pense que tout artiste devrait sans cesse chercher à se renouveler, c’est la condition sine qua non pour garder le désir et l’excitation intacts. Après, on peut être tenté de rejouer la même mélodie, parce qu’elle est censée plaire, mais aussi par facilité, par commodité, par mercantilisme. Mais ce n’est plus amusant, personnellement je n’éprouve aucun plaisir à me répéter. « La redite est partout ennuyeuse », disait Montaigne. C’est plus ou moins long, mais le public finit toujours par se lasser des répétitions.
On parle aussi beaucoup de toi en tant que scénariste. "Cherif" saison 3 c'est pour bientôt, d'autres projets dans ce domaine ?
Depuis dix ans, je travaille également pour l’audiovisuel. Ce n’est pas du tout le même job. L’écriture d’un roman est un travail solitaire, la fabrication d’un téléfilm ou d’une série est un travail d’équipe. Le tournage de la saison 3 de notre « Cherif » se termine cet été, pour une diffusion à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Sinon, je développe actuellement plusieurs projets, dans le genre policier mais pas que.
Il est de rigueur de laisser le mot de la fin à son invité, alors je te remercie de m'avoir accordé un peu de temps et je te laisse conclure...
C’est à moi de te remercier, merci de si bien parler des livres, de leur accorder une telle place. Sans les passionnés comme toi, nous autres écrivains, nous n’existerions tout simplement pas.
Sympa !!!! Merci à vous deux :) j'ai découvert un peu plus un auteur que je n'ai encore jamais lu ( ne me criez pas dessus !!!) il me tarde de commencer ce roman de coup !!!
RépondreSupprimerInterview sympa et un auteur que je vais bientôt découvrir
RépondreSupprimerIl le faut, c'est impensable autrement ;)
SupprimerUn auteur sincère qui donne du baume au coeur aussi bien aux lecteurs qu'aux auteurs. Je vais me recopier quelques uns de ces tips. Merci pour cet interview.
RépondreSupprimerTrès intéressante interview d'un auteur qui se trouve dans mon planning des prochaines découvertes. Je dois avouer à ma grande honte, que je ne le connaissais qu'à travers le prisme de la série Chérif.
RépondreSupprimerLacune à combler très bientôt...