Quelle chance, dans le cadre de la Foire du Livre de Brive, de pouvoir rencontrer des auteurs de façon plus intime, de véritablement échanger avec eux ! Pour cette rencontre je remercie évidemment Michel Bussi qui, avec la gentillesse qui le caractérise, a accepté de se prêter au jeu de l'interview avec la petite blogueuse que je suis (j'espère que la retranscription sera la plus fidèle possible !), et je remercie également les Presses de la Cité et particulièrement Laetitia Matusik qui m'a proposé cette rencontre (et une autre...). Ce petit bout de femme au charme fou m'a permis de vivre un rêve ! Je ressors de cette rencontre avec le retour en force de mon âme d'enfant... MERCI
Question rituelle ! Tout le monde connaît Michel Bussi, mais dans la "vraie vie", qui est Michel ?
Simplement un homme de 50 ans, avec trois enfants, professeur de géographie (toujours en activité) et qui lit beaucoup.
En janvier 2015 vous êtes classé 5ème auteur le plus lu en France. Comment est venu ce succès ?
Il est vraiment arrivé avec "Un avion sans elle" (2012), même si la reconnaissance avait commencé avec "Nymphéas noirs" (2011).
Dans "N'oublier jamais", vous avez écrit cette phrase "Amateurs de thrillers, désolé de vous décevoir...". Ce lectorat de lecteurs de thrillers vous l'avez (même si vos livres sont relativement calmes et softs) alors pourquoi cette phrase ?
En fait toute la question est de savoir qui dit cette phrase ! L'auteur ou Jamal, le narrateur... Dans ce livre j'ai voulu dire au lecteur "mon narrateur vous dit je ne suis pas fou, je ne vous mens pas". En fait je ne veux pas mentir aux lecteurs, pas qu'ils sentent dans le final d'un livre que je les ai "floués", c'est le propre de mes romans.
Avec cette phrase j'ai voulu faire un petit clin d'œil à ce lectorat, qui est effectivement touché parce que j'écris des romans à suspense, mais qui a parfois une lecture double, un peu plus exigeant peut-être de par ses habitudes de lecture.
Venons en à votre actualité: "Maman a tort". J'ai le sentiment que vous êtes passé à un niveau supérieur au niveau du rythme et de l'intrigue. Est-ce pour nouer un lien définitif avec les lecteurs de thrillers ? Une envie de renouveau ?
Non pas forcément ! J'ai écrit des romans, avec "Ne lâche pas ma main" ou "Mourir sur scène", qui vont plus vers le thriller et j'ai vraiment envie de changer les genres à chaque livre. Je n'envisage donc pas d'aller vers le thriller, simplement de me renouveler à chaque fois.
Dans "Maman a tort" j'ai vraiment coupé le livre en deux parties, une sorte d'enquête puzzle. Dans la première partie, un peu plus "éparpillée", j'avais envie d'entrer vraiment dans l'univers de l'enfance, la partie thriller vient réellement dans la seconde partie du roman. Cette coupure, ces deux parties, je les ai voulues. C'est l'essence même de ce roman.
"Maman a tort" c'est clairement Malone, ce petit garçon qui parle avec son doudou. L'Enfant a une place prépondérante dans vos livres, une raison particulière à cela ?
Oui ! J'ai besoin de l'Enfant pour la mise en scène de mes romans, c'est ce qui permet de donner une tension supplémentaire. En effet la tension est plus forte quand on voit le monde adulte avec un œil d'enfant. En se servant d'objets banals, comme des jouets, on peut décrire du bien plus "flippant" qu'en découpant un cadavre dans une cave...
Pour moi le thriller pur (je ne dis pas ça de façon péjorative !) a un côté "grand Guignol", certaines scènes gores ont un côté comique parce que inenvisageable dans le quotidien. J'aime bien lire ce genre mais je ne saurais pas l'écrire !
Dans vos livres on sent une touche sous-jacente de fantastique en permanence, même si une explication logique vient toujours nous éclairer et que le rationnel reprend le dessus. Le Fantastique pourrait être un genre que vous pourriez explorer ?
Pourquoi pas. Mais pas n'importe quel type de SF. Je ne pourrais pas aller vers des histoires de vampires ou de loups garou (d'autres le font très bien), mais je pourrais aller vers des univers d'anticipation, vers du Merveilleux, vers du poétique. Cependant je n'ai pas les codes du Fantastique donc je reste dans le domaine du "merveilleux dans la vie de tous les jours".
Quand j'écris je sors du réel pour aller vers un petit côté surnaturel adapté au quotidien, le "merveilleux" je le mets dans la vie de tous les jours, et c'est finalement ce qui me ramène toujours vers le monde de l'enfance. Barjavel ou Marcel Aymé avaient une plume réaliste et introduisaient une dose de surnaturel dans des choses totalement réalistes. C'est aussi ma façon de travailler mes romans, surnaturel oui mais en restant rationnel ! Mon envie est de faire rêver les lecteurs, de leur faire retrouver leur part d'enfance...
Pour moi le cœur de la littérature c'est la lecture de l'adolescence. Je ne vois aucun côté péjoratif à cette littérature mais au contraire un véritable génie. On pourrait citer Jules Verne, Alexandre Dumas mais aussi la saga des Harry Potter... Ca fait voyager, parler d'amour mais aussi et surtout grandir... Je m'inscris dans cette lignée de littérature d'évasion avec mes romans !
Le mot de la fin je vous le laisse...
Alors ce sera juste "ça peut arriver !" On peut commencer à écrire assez tardivement et arriver à devenir un auteur beaucoup lu. La part de rêve il faut toujours la garder en soi parce que vivre un rêve peut arriver à tout le monde...
super Sandra ! Très intéressant entretien. je l'attendais avec impatience ;-)
RépondreSupprimerMerci Yvan <3
SupprimerMoi aussi je l attendais ;-) super entretien
RépondreSupprimerMerci :)
SupprimerUne très bonne interview. Cet auteur est vraiment interressant. Bravo et je t'en souhaite plein d'autres ;)
RépondreSupprimerÇa tombe bien d'autres arrivent ;) merci Sylvie !
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