Une vie dans des pages

mercredi 21 septembre 2016

"Je l'ai fait pour toi" Laurent Scalese (Belfond)



Laurent Scalese ou le retour tant attendu... Je pense que ma passion pour les récits de cet auteur n'est pas passée inaperçu ! Après un coup de foudre pour "La voix des âmes", j'ai tout lu de lui et à chaque fois avec autant de plaisir ! Seulement voilà, nos auteurs favoris écrivent moins vite qu'on ne les lit alors l'attente du petit dernier fut longue, très longue ! Et quand il arrive enfin dans mes mains (le livre, pas l'auteur !) je ne peux que le dévorer (le livre toujours hein !) et me dire que cette attente valait vraiment la peine.

Le retour de la fameuse "Scalese touch"...

On commence par le côté un peu technique pour vous mettre l'eau à la bouche ? Allez, je me sens d'humeur joueuse et taquine donc go ! Faisons durer un peu le suspense...

La "Scalese touch" c'est quoi ? Eh bien c'est très simple: un goût prononcé pour la perfection des personnages (on l'a !), la quasi maniaquerie dans le déroulement de l'intrigue et sa façon de la travailler (on l'a !), les clins d'oeil aux précédents romans (on les a !)... Argffff je ne fais pas une pub de voiture moi ! Je parle d'un livre ! Eh bien tant pis, je persiste et je signe: la "Scalese touch" est bien présente et ce livre a TOUT pour plaire !

Une intrigue simple mais efficace...

Le suspense a assez duré ! Je vous parle du livre !

"Les trois lois de Samuel Moss: première loi: le crime parfait existe. Deuxième loi: le crime parfait n'existe pas. Troisième loi: l'enquêteur doit donc concentrer ses efforts, non pas sur le crime, mais sur le criminel."

Avec trois lois comme celles-ci et un départ d'histoire basé sur un suicide vous en déduisez quoi ? Que Samuel ne va évidemment pas croire à l'hypothèse du suicide !

L'intrigue reste simple, les personnages peu nombreux, il va donc falloir faire preuve de talent pour parvenir à tisser une intrigue malgré tout solide et maintenir le lecteur en haleine. Mais le talent, Laurent en a à revendre ! Du coup avec peu d'ingrédients il construit un roman au final assez complexe dans sa structure quand on tient compte de tous les détails nécessaires pour que le tout tienne la route. Pour que le tout tienne la route et reste simple ! Vous me suivez ? Eh oui c'est simple dans le récit et complexe dans la construction de ce dernier ! Chapeau bas l'artiste, tu m'as de nouveau conquise !

Scalese c'est aussi des personnages forts...

Attardons nous un peu sur Samuel Moss. Le flic que l'on aime et que l'on déteste ! Maniaque, hypocondriaque et totalement névrosé. Ce mec on l'adore dans le roman car il a un charme fou, un charisme que l'on ressent bien, mais on se dit également que dans la vraie vie il serait parfaitement imbuvable. Cependant on n'est pas dans la vraie vie alors je le dis haut et fort: CE MEC JE L'ADORE !

Mais Samuel n'est pas seul sur l'enquête ! Il se voit affubler d'une nouvelle coéquipière: Cheyenne. Les débuts ne vont pas aller sans mal car elle tente de temporiser les choses quand il s'enflamme, met ses théories à mal (ou du moins elle essaie) et on ne peut que s'attacher à cette nana également ! 

Ce duo deviendra vite un duo de chic et de choc, et ce pour le plus grand plaisir du lecteur ! Laurent les "soigne", les "bichonne" et nous les livre au paroxysme des effets qu'ils peuvent produire ! Ils sont juste parfaits !

Dans cet univers, qui n'est pas sans rappeler l'univers du détail et de la précision du meilleur des Agatha Christie, vous allez plonger et vous régaler ! Ce polar est excellent ! Avec un livre encore une fois différent des précédents opus, Laurent crée de nouveau la surprise et ça... J'ACHETE !!!




Editions: Belfond (septembre 2016)
352 pages
19€


4ème de couv'


Bienvenue à Lazillac-sur-Mer, dans l'univers du commandant Samuel Moss dont les armes sont le charme, la séduction et l'art du détail : rien ne lui échappe, que ce soit sur une scène de 

crime ou au quotidien. 
Cette histoire débute quand la romancière à succès Jade Grivier est retrouvée morte chez elle, dans son bureau, suicidée. Après avoir inspecté les lieux, à sa façon, Samuel Moss conclut qu'il 
ne s'agit pas d'un suicide mais d'un homicide, dont il identifie immédiatement le coupable. Le plus compliqué, maintenant, pour Samuel Moss, est de comprendre comment le meurtrier a procédé et de prouver sa culpabilité, avec élégance bien sûr, et surtout sans salir ses nouvelles chaussures sur la plage de Lazillac... 

lundi 12 septembre 2016

"La mort en écho" Barbara Abel (Editions du Masque)



Avant de revenir vous parler de son petit dernier (que j'attends avec une impatience non dissimulée !), j'ai envie de revenir sur le quatrième roman de Barbara. Une certaine impatience de relire cette auteure me taraudait et je n'ai pu résister à l'envie de sortir ce livre de ma PAL ! Grand bien m'en a pris car ce fut une très belle découverte (pourquoi n'en ai-je pas été surprise d'ailleurs ?).

Madeleine. Marie. Manon. Trois femmes. Trois époques. Trois destins à la fois différents et si similaires...

Malédiction ?...

Et si une simple maison pouvait porter malheur ? Madeleine meurt dans cette maison, Marie y vit mais est-elle heureuse ? Manon la quitte mais son sort sera-t-il plus enviable ?

Avec ce roman paru en 2006 (je vous avais prévenu que je ne vous parlais pas d'une nouveauté), Barbara Abel confirmait déjà son talent dans le monde du thriller psychologique. Il y a dix ans elle offrait déjà des romans de grande facture !

La reine est née ! Vive la reine !

En grande amatrice du thriller psychologique que je suis, je n'ai pu que me laisser embarquer dans cette histoire sombre et belle à la fois. J'ai plongé dans l'enfer et suis restée en apnée du début à la fin, avec l'incapacité totale de lâcher ce roman !

La base est relativement simple: trois femmes, trois destins. Mais avec peu d'ingrédients, Barbara arrive à nous concocter un truc de malade ! Elle fait monter la pression jusqu'à vous tirer vers les sommets de l'angoisse ! De quelle façon ? Très simplement encore: en faisant entrer un homme étrange dans la vie de Manon, l'héroïne narratrice de l'histoire. Avec cette arrivée la vie de Manon bascule, les doutes s'installent et tout est chamboulé (y compris les lecteurs...). Dites adieu à vos certitudes et laissez-vous mener ! Vous allez douter, imaginer, comprendre, vous perdre en conjectures et au final réaliser que la manipulation était juste énorme !


Intensité...

C'est le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. A travers le récit du présent que fait Manon, les retours en arrière sur deux autres époques que Barbara sème de-ci de-là, on se retrouve avec un livre qui ressemble à une spirale infernale. Des morts ? Du sang ? Peu ! Très peu ! Car elle n'a pas besoin de ça la Reine pour nous faire vibrer et... flipper !

Une très belle réussite que je ne peux que vous conseiller en attendant la sortie de "Je sais pas" le 6 octobre chez Belfond !



4ème de couv'

En 1930, dans un petit village de la Drôme, Madeleine, enceinte, est contrainte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas. Le mari meurt subitement et, lorsque Madeleine est retrouvée assassinée en compagnie de son amant, les gens du village n'hésitent pas à mettre ce double crime sur le compte d'une justice fortuite. En 1960, Marie et Thomas s'installent dans la maison sur laquelle pèse depuis trente ans le sceau de la malédiction. Au bout de dix ans, Marie, enfin enceinte, espère avoir déjoué le mauvais œil. L'enfant qu'elle porte sera pourtant une véritable bombe à retardement. A 26 ans, Manon a quitté le village de son enfance et décidé de fonder à son tour une famille. C'est alors qu'un étrange personnage entre dans sa vie jusqu'à devenir de plus en plus envahissant. L'existence de Manon va alors se trouver bouleversée par la pesante histoire d'un passé dont elle subira toutes les conséquences. Trois femmes unies par un terrible secret de famille dans un inquiétant thriller.

vendredi 26 août 2016

"Potens" Ingrid Desjours (Pocket)



Lire un livre d'Ingrid Desjours est, me concernant, la certitude de passer un excellent moment de lecture et ce livre ne fait pas exception (même si l'auteure a énormément progressé depuis ce second roman, il reste néanmoins une vraie pépite du genre !). J'avais adoré "Echo" et cette suite ne fait que transformer un essai réussi.

Une intrigue au top...

Comme je le disais "Potens" est la suite d'un très bon premier roman, "Echo". C'est donc avec un plaisir immense que j'ai retrouvé des personnages hauts en couleur: Garance Hermosa, psycho-criminologue (un peu chiante sur les bords mais attachante au final) et le commandant Patrik Viver (bien plus attendrissant). Voici donc le retour de ce duo de choc pour une nouvelle enquête et plus si affinité (ou pas... à voir !).

Mais les personnages ne font pas tout dans un roman, même s'ils y contribuent grandement ! Pour parfaire la recette il faut une bonne intrigue, une intrigue originale qui permettra de sortir du lot des nombreux thrillers publiés chaque année. Cette intrigue on l'a ici ! Simple mais efficace ! Une femme est retrouvée morte (massacrée ? Oui on peut le dire ainsi !). Rien d'original me direz-vous ? Eh bien regardez de plus près et vous comprendrez que si ! Car quand le cadavre fréquentait un milieu de surdoués, l'enquête va forcément évoluer dans ce milieu et là non seulement l'auteure joue avec vous mais les personnages également ! Manipulation assurée donc ! Et ce n'est que du bonheur !

Puissant...

La puissance de ce livre réside bel et bien dans son intrigue et dans ses personnages (tant principaux que secondaires !), mais également dans le style de l'auteure (les prémices de ce que va réaliser Ingrid par la suite en fait !).

Un petit bémol va venir cependant se placer ici: quelques discussions entre "surdoués" sont parfois un peu de trop (au détriment de la rapidité de l'action). J'aime quand ça va à 200 à l'heure et quelques fois on ralentit un peu mais, rassurez-vous, on oublie vite ce détail car l'histoire est si prenante que l'on ne peut que foncer pour connaître la suite et surtout... la fin ! Et là, croyez moi, c'est pour le moins surprenant, impossible de la deviner ! Tant sur le plan de l'enquête que sur celui plus personnel de Garance et Patrik !

Vous avez aimé "Echo" ? Lisez "Potens" ! Vous n'avez pas encore lu "Echo" ? Alors foncez sur les deux !



4ème de couv'


Club de surdoués ou rassemblement de détraqués ? La frontière paraît bien fine pour Garance Hermosa. La psycho-criminologue a infiltré Potens, une confrérie de génies, pour résoudre un crime. Celui de Charlotte, membre du cercle, ébouillantée puis poignardée à mort.

Mais Garance joue un jeu dangereux. Ces hauts QI excellent dans l'art de la manipulation, de l'intimidation et du chantage. Et la jeune femme garde en elle certains souvenirs douloureux qui pourraient bien la faire couler à pic. Car au club Potens, l'intelligence est plus affûtée qu'une lame de couteau.

jeudi 25 août 2016

"Une forêt obscure" Fabio Mitchelli (Robert Laffont - La Bête Noire)



Il y a un peu plus d'un an, j'ai dit du livre de Fabio "La compassion du diable", que c'était un "sacré putain de bon bouquin". Ok, je l'ai dit et je le maintiens ! Mais là, qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire maintenant ? Problème ! Gros problème ! Parce que cette fois-ci il se surpasse ENCORE ! Je le croyais au sommet de son art, je me suis lourdement plantée (comme quoi un auteur peut encore en avoir sous la pédale, pardon sous la plume !) !!!
C'est sombre. C'est noir. C'est glaçant (et la balade entre le Canada et l'Alaska n'y est pas pour rien...). C'est un véritable coup de maître pour un véritable coup de coeur !

Le titre d'abord 

Quand j'ai eu la chance de lire cette petite merveille, il était encore à son stade quasi embryonnaire. J'ai plongé dans une obscurité totale (qui n'avait pas encore ce titre) et je précise que je l'ai fait en toute objectivité (relation de confiance oblige, j'étais en droit de ne pas aimer et de le dire ! Mais voilà, j'ai littéralement adoré !!!). Si je parle d'obscurité ce n'est pas pour rien, et le titre a pris tout son sens par la suite, "Une forêt obscure", très obscure même... 

Un thriller ok, mais ça ne va pas saigner pour le coup (enfin pas trop), cependant psychologiquement ça va être du lourd, du très lourd !

Plantons le décor:

Juneau, Alaska. Deux jeunes filles sont retrouvées dans un état de totale aphasie. Que leur est-il arrivé de si terrible ? Carrie va devoir enquêter et découvrir l'impensable...
Montréal, Canada. Un "dégénéré", Luka Ricci, publie des vidéos sur le web de massacres d'animaux. La montée en puissance, inévitable, se fait et la dernière vidéo mise en ligne met en scène le massacre d'un jeune homme filmé en direct... Louise est chargée de l'enquête...

Vous voyez pointer la nouvelle marque de fabrique de Fabio ? Eh oui, comme avec Jeffrey Dahmer dans "La compassion du diable", il se sert de faits réels pour construire son roman. Parce que Luka Ricci (et Daniel Singleton) ont bel et bien existé (sous des noms différents)... Mais pas que ! Il se base aussi (et très fortement) sur le drame de l'Exxon Valdez. Une base forte pour un récit qui n'en sera que plus puissant !
En effet, quand vous arriverez à Juneau, vous ne pourrez que constater que quand les secrets les mieux gardés sont amenés à refaire surface, cela déclenche un beau "bordel" ! Après un échouement  dévastateur, c'est un avis de tempête, que dis-je de tsunami (qui va vous engloutir), un tsunami que Fabio lance sur cette partie du monde !

Les personnages ?

C'est là qu'arrive le "Oh putain" ! Un mot qui va être notre cri de ralliement avec l'auteur à force ! 

Que dire de ses deux héroïnes ? Elles sont juste parfaites ! Enfin parfaites dans la description qu'il en fait et dans l'analyse psychologique qu'il arrive à faire ressortir de son écriture !

Il y a Louise, jeune flic borderline, à deux doigts du burn-out et abîmée par la vie depuis la perte accidentelle de sa sœur jumelle... Et il y a Carrie, flic aussi de son état, qui doit lutter dans sa vie personnelle contre une "saloperie" de maladie (oui je sais, j'y vais fort sur les gros mots, mais que voulez-vous, avec Fabio c'est notre façon de faire...), une "saloperie" de maladie donc qui frappe sa petite Clara, atteinte de progeria (maladie génétique extrêmement rare qui provoque un vieillissement accéléré dès les deux premières années). Et quand ce duo de choc va se rencontrer ça va être le feu d'artifice assuré ! L'apothéose ! La quasi perfection dans ce que l'on peut imaginer d'un duo de flics ! Chapeau bas l'artiste, tu as réussi à me captiver comme jamais avec deux héroïnes, moi qui aime bien les duos de choc composés d'une femme... et d'un homme ! Ben oui, que veux-tu, les excès de testostérone ça me va plutôt bien (oups, ça dérive là ! On se recentre !).

Avec ses Verticales, Fabio s'était offert sa Clarisse (un rapport avec Thomas Harris ?), cette fois-ci il se "paye" son Hannibal Lecter personnel en la personne de Daniel Singleton ! Ce fameux criminel qui s'amuse avec la police, et avec une femme en plus (vous le voyez là le rapport avec "Le silence des agneaux" ?). IL livre une partie de ce qu'il sait en échange de petits jeux pas très sains... Un clin d'œil que j'ai particulièrement apprécié ! D'autant que le Hannibal de Fabio n'a rien à envier à celui de Thomas Harris, il est carrément "flippant"...

Et les méchants ? Ils le sont particulièrement et ce n'est finalement que du bonheur vu que c'est ce qu'on attend d'un thriller...

L'ambiance ?

Elle est noire. Elle est sombre. Elle est lourde. Et elle est basée sur des faits réels. Parfait donc pour un décor de thriller psychologique !

Que sait-on finalement de l'Exxon Valdez sinon les images qui remontent en mémoire de l'Alaska qui passe du blanc au noir quand un pétrolier américain s'échoue sur ses côtes en 1989 ?
Du blanc au noir... Je dois bien avouer qu'on a plus de noir que de blanc ici ! Parce qu'il n'y a pas que les côtes de l'Alaska qui ont été touchées, mais bel et bien toute une population, et Fabio décortique tout cela avec une main de maître ! Il fait monter la pression par degrés successifs et chamboule toutes les idées préconçues que l'on peut avoir ! Non, l'Exxon Valdez n'est pas QUE une catastrophe naturelle...

Dans un premier temps on va naviguer entre le Canada et l'Alaska, mais inévitablement les deux affaires vont se rejoindre pour un véritable feu d'artifice d'horreurs, de sentiments de quasi culpabilité que l'auteur arrive à nous insuffler. Cette culpabilité de ne pas être conscient de certaines conséquences néfastes tues (volontairement) par les médias. On se fait manipuler et on s'en veut... Mais l'auteur aussi nous manipule et là par contre c'est pour notre plus grand plaisir !

De manipulations de l'esprit humain à des méthodes psychiatriques pas très orthodoxes, on se régale dans ces lignes ! Un pied d'enfer ! Et le terme est choisi volontairement ! L'enfer... L'auteur sait décidément bien le créer ! Le tout évidemment avec un rythme... d'ENFER !!!

Parce que la plume de Fabio a bien évolué depuis ses débuts, parce qu'il sait construire à présent des récits d'une force inouïe, parce qu'il sait jouer avec ses lecteurs comme avec ses personnages, parce qu'il sait nous amener dans les bas-fonds les plus noirs et nous maintenir en haleine dès les premières pages et ce jusqu'au final détonnant, parce qu'il est devenu maître dans l'art de la construction d'un thriller psychologique, pour toutes ces raisons ce récit est une valeur sûre, un vrai merveilleux moment de lecture !

Avec "Une forêt obscure", Fabio Mitchelli passe à une étape supérieure. Exit le thriller glauque et un peu gore, on arrive dans la cour des grands avec un thriller psychologique très fort et habilement mené ! Et cette marque de fabrique qu'il impose avec la création d'un nouveau roman basé sur des faits historiques réels (mais dans une catégorie à part, une catégorie qu'il affectionne visiblement, la catégorie de la noirceur de l'âme humaine), il s'ancre définitivement dans un créneau encore inexploré à ma connaissance et dans lequel il excelle !!!




Editions: Robert Laffont - La Bête noire (15 septembre 2016)
416 pages
20€


4ème de couv'


Un thriller psychologique choral, librement inspiré de l'escalade criminelle du tristement célèbre Luka Rocco Magnotta et du meurtre prémédité qu'il a commis en 2012, sur la personne de Lin Jun, un jeune étudiant chinois installé à Montréal, ainsi que des crimes effroyables du tueur en série Robert Christian Hansen qui a violé et assassiné dix-sept femmes dans les environs d'Anchorage, entre 1971 et 1983.

Lorsqu'en mai 2010 le corps d'une adolescente de Juneau, en Alaska, est retrouvé aux abords de la légendaire forêt de Tongass, le capitaine de police Jake Nelson ne peut imaginer qu'il s'agit de celui de sa fille. 
Deux ans plus tard, à Montréal, Luka Ricci torture des animaux et diffuse les images sur le Web. Porté par sa folie, il franchit alors une étape et assassine son amant à coups de pic à glace. Louise Beaulieu, une jeune enquêtrice borderline accro au poker, est en charge de l'affaire. Mais elle est loin de se douter qu'elle va devenir le pion d'un jeu d'échecs, manipulé par le tueur en série Daniel Singleton du fond de sa cellule. 
En parallèle, à Juneau, deux jeunes filles sont découvertes en état de choc, comme pétrifiées, au bord de la route qui longe la forêt de Tongass. Sous les ordres de Jake Nelson, le lieutenant Carrie Callan prend en main le dossier et va très vite réaliser que certains secrets doivent rester enfouis à jamais. Les deux affaires finiront par se rejoindre, menant Louise et Carrie sur une seule et même piste : une terrifiante affaire de mœurs avec prostitution, pédophilie, tortures et séquestrations.

dimanche 12 juin 2016

"Le coma des mortels" Maxime Chattam (Albin Michel)



Dire que ce livre est surprenant relève du doux euphémisme ! Je n'ai jamais rien lu de tel !!! Les avis sont partagés sur ce livre et je le conçois aisément tant il est déroutant. Me concernant je rentre dans la catégorie des gens qui ont aimé, apprécié, validé cette lecture...


Première impression...

Là c'est délicat ! Alors soyons cash et honnête ! J'ai refermé ce livre au bout de 30 pages et je suis passée à autre chose. Trop bizarre sans doute... Mais je suis d'une nature curieuse et la divergence d'opinions le concernant a provoqué une question: "Je continue dans le délire de l'auteur en le suivant jusqu'au bout de son délire (et au pire je m'ennuie à mourir) ou je jette l'éponge et je ne le reprends pas (mais je risque dans ce cas de passer à côté d'un truc énorme) ?"

Je suis là, en train de vous en parler, donc vous savez quelle option j'ai choisi ! Deux jours après l'avoir fermé je l'ai de nouveau ouvert et là je l'ai dévoré, contre toute attente... Je connaissais le Chattam que j'adore, l'auteur de thrillers énormissimes ! Eh bien j'ai simplement oublié ce que je savais et je suis partie dans la lecture d'un auteur inconnu, j'ai opté pour un regard neuf, et grand bien m'en a pris parce que j'ai pris une vraie claque !

Un livre totalement déjanté...

Pierre a décidé de changer de vie. Il plaque tout et recommence (qui n'en a jamais rêvé au moins une fois dans sa vie ? Lui il le fait !). Mais qui est Pierre ? Un homme maudit autour duquel les gens meurent dès qu'ils l'ont approché d'un peu trop près ?

En nous présentant la vie de Pierre on peut se demander si Chattam n'a pas complètement péter un plomb (je vous aurais prévenu !) mais en fait non, il nous livre simplement un roman hors norme, atypique, qui ne peut en aucun cas laisser indifférent ! C'est totalement déjanté, décalé. L'humour, souvent noir, parfois corrosif, m'a fait sourire (voire même rire, notamment lors d'une commande de pizza mémorable). Certaines scène, et le roman entier d'ailleurs, sont parfaitement improbables mais le kiffe est juste géant au final !

Un livre dans le "trop" permanent...

On peut le dire, Chattam a sorti ses gros sabots et l'artillerie lourde pour foncer allègrement dans le "trop" en permanence. Je qualifierais ce roman de "roman caricatural", l'auteur abuse de tout: de l'humour, des clichés, de l'amertume, mais on en retiendra une touche philosophique qui nous pousse en permanence à réfléchir sur nos rapports aux autres, notre place dans ce monde. Et ce n'est pas désagréable des fois de se remettre un peu en question...

Si on peut dire que ce "Coma des mortels" est totalement déjanté sur le fond, il faut également y attacher un pendant sur la forme: ça relève du génie ! Pour notre plus grand plaisir on assiste au délire d'un auteur qui joue à merveille avec les mots (maux ?) et c'est un pur moment de régal intense !

Osez et... Lisez le !!!


Edition: Albin Michel (juin 2016)
388 pages
21€90

4ème de couv'

Qui est Pierre ? Et d'ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre?Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ? Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle.Rebondissements incessants, métamorphoses, humour grinçant… un livre aussi fascinant que dérangeant, en quête d'une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse. Un roman noir virtuose dont l'univers singulier n'est pas sans évoquer celui d'un cinéma où David Lynch filmerait Amélie Poulain.

samedi 11 juin 2016

"Tu ne manqueras à personne" Alexis Aubenque (J'ai Lu)



La vie à Pacific View n'a rien d'une sinécure ! On l'avait découvert avec "Ne crains pas la faucheuse" et en fermant ce livre c'est devenu une certitude ! Rien n'est simple dans cette ville, c'est même plutôt malsain ! Mais quel plaisir de se perdre dans cette contrée... Serais-je un peu maso ? Sans aucun doute car j'ai pris un pied d'enfer !

Un thriller comme je les aime...

Dans la vraie vie je suis contre la violence mais quand on m'offre un meurtre bien croustillant dans un roman en général j'achète ! Alors quand on retrouve le corps d'une jeune fille décapitée dans les toilettes de son lycée, je me laisse prendre dans l'enquête ! Et quand c'est Alexis qui mène la danse je me laisse évidemment entraîner sur cet air malsain qui rythme le tout...

L'intrigue reste simple mais elle est si bien ficelée qu'il devient rapidement impossible de lâcher ce livre une fois ouvert. Entre l'histoire principale et les petits "à côté" sur la vie des personnages principaux et récurrents, le suspense est à son comble jusqu'au final pour le moins surprenant ! Tout y est pour que ce thriller soit prenant et addictif !

Au delà du thriller...

Alexis m'avait conquise avec sa façon de construire une histoire qui tient la route et des personnages forts, mais aussi grâce à une plume que j'apprécie particulièrement,un style qui me parle. Avec cet opus il confirme mon addiction mais le plus grand plaisir dans ses livres vient du fait qu'au delà d'un simple thriller il nous offre une réflexion sur notre société. Un regard sans concession qui dérange mais qui est tellement d'actualité...

avec "Tu ne manqueras à personne" on se trouve confronté à la jeunesse d'aujourd'hui: celle qui souffre des réseaux sociaux, de leur dangerosité. Du regard des autres également, celui qui peut détruire... Et quand  une personne aussi fragile qui peut l'être une adolescente, les dérives sont effrayantes, dévastatrices en l'occurrence... Lucy a souffert. Lucy est morte. Lucy a été décapitée. Mais pourquoi au final ? Telle est la question qui vous poursuivra tout au long de ces pages !

Un thriller et... des personnages...

Vous l'avez sans doute déjà compris, j'ai aimé ce livre ! Ce nouvel opus à Pacific View est très bon ! Mais pas seulement du fait de l'intrigue... Il y a également les personnages ! Retrouver le duo de flic Davis / Bloom est un régal, le couple maudit Faye / Ryan je l'aime fort, et les clins d'oeil faits aux personnages des précédents romans c'est l'Aubenque-touch que je kiffe toujours !

Encore une fois un roman excellent et magistral d'Alexis. A lire absolument (mais pas sans avoir lu auparavant "Ne crains pas la faucheuse"...). En ce qui me concerne je pars à River Falls car j'ai envie de continuer mon aventure avec cet auteur !


Editions: J'ai lu (juin 2016)
394 pages 
8€


4ème de couv'
À Pacific View, le jour de la rentrée des classes, Lucy, une adolescente mal dans sa peau, est retrouvée assassinée dans les toilettes de son lycée. La brutalité du meurtre met l’établissement et la ville entière en émoi. L’enquête est confiée au lieutenant Gregory Davis, dont le fils Raphael fréquente la même école que la victime. Parallèlement, Faye Sheridan, journaliste tenace au San Francisco Chronicle, mène ses propres investigations et va prendre tous les risques pour qu’éclate la vérité.

mercredi 8 juin 2016

"Rêver" Franck Thilliez (Fleuve Noir)




J'attendais LE livre qui me "réconcilierait" avec Franck depuis un certain temps ! Déçue par "Puzzle" et "Pandemia", avec du bon entre les deux, il me fallait LE "truc" qui me ferait vibrer autant que "Train d'enfer pour ange rouge" et le voici ENFIN ! Le must du must, le trip intégral, la quasi perfection, la puissance à l'état pur !

Thillez et ses intrigues diaboliques...

Thilliez a un talent indéniable: il sait construire des histoires aux intrigues diaboliques, maléfiques, ravageuses sur le plan psychologique. Il sait également mener ses lecteurs par le bout du nez et les mener dans leurs derniers retranchements ! Eh bien cette fois ci il le fait avec encore plus de brio que d'habitude en nous offrant certainement son livre le plus abouti, celui qui montre un talent ayant atteint son paroxysme ! Entre rêve et réalité vous ne saurez plus où donner de la tête mais il vous guidera pour votre plus grand plaisir !

Mais que serait Thilliez sans ses personnages ?...

Cet auteur, on le sait, c'est à chaque fois une histoire très bien ficelée (plus ou moins bonne mais toujours bien travaillée), mais Thilliez c'est surtout et avant tout des personnages forts, torturés, abîmés par la vie, fracturés par le temps qui passe. Et là croyez moi vous allez être servis ! Vous avez aimé Sharko et Hennebelle ? Alors vous aimerez Abiguaël ! Parce que plus torturée qu'elle on a du mal à faire ! Psychologue de renom elle est atteinte de narcolepsie (une maladie du sommeil qui fait qu'elle confond souvent rêve et réalité). De quoi devenir fou quand on se retrouve confronté à une affaire de disparition d'enfants avec les conséquences dramatiques qui vont de pair, et un drame personnel qui n'arrangera rien !

Thilliez, le roi de la torture mentale...

Thilliez c'est également le roi de la torture psychologique ! Le mec qui va transformer vos nuits en cauchemars... Et lorsque vous en aurez terminé avec ce livre (parce que vous allez obligatoirement le lire), eh bien vous n'en aurez pas fini !

En effet, et là je ne déflore rien vu qu'il l'annonce en prologue, il manque un chapitre à ce livre ! Un chapitre que vous serez amenés à chercher ! Et c'est là que la torture finale va commencer (après tout ce qu'il vous aura fait vivre tout au long de ces 600 pages). Promis vous allez en baver du début à la fin et... après a fin aussi ! Mais chut ! Je ne peux pas en dire plus...

Diabolique à souhait ! FONCEZ !!!



4ème de couv'


Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres.

Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai.
Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur.
Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.